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Kit Armstrong et les concertos de Mozart à Munich

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Munich. Prinzregententheater. 12-XI-2023. Wolfgang Amadeus Mozart (1756-1791) : Symphonie n° 1 KV 16, concertos pour piano n° 18 KV 456 et n° 22 KV 482. Kit Armstrong, piano ; Münchener Kammerorchester

En matinée avec le , le jeune musicien parle clair, mais il peine à faire émerger une vision personnelle.


Deux concertos de la maturité, une symphonie de jeunesse, et un généreux bis soliste : cette matinée dominicale est une vraie fête mozartienne, dans une salle bien pleine et enthousiaste. Tout au long du concert, et en dehors des fluctuations dans les vents en fonction des partitions, l'orchestre conserve un effectif similaire, plus large que les effectifs proprement chambristes habituels pour une œuvre aussi précoce que la Symphonie n° 1, composée par un Mozart de huit ans, moins large que ce que les orchestres symphoniques affichent dans les concertos, mais cette unification n'est pas mal venue : dans les concertos, l'équilibre entre cordes et vents n'est pas rompu comme on aurait pu le craindre, et une certaine générosité sonore ne nuit vraiment pas pour soutenir les élans juvéniles du jeune Salzbourgeois en voyage. Un moment pianissimo dans le mouvement lent vient apporter une touche de surprise : c'est un peu voyant, mais incontestablement saisissant.

C'est ensuite au tour du pianiste de faire son entrée. ne fait aucun faux pas. Lui qui a, dans sa discographie débutante, enregistré Byrd plutôt que les cartes de visite pour pianistes surpuissants, propose un Mozart sérieux, précis, détachant les notes comme pour simuler le son d'un pianoforte d'époque (mais pourquoi ne pas choisir un instrument ad hoc ?). Le résultat est limpide, et on admire constamment la qualité du dialogue avec l'orchestre : qu'il domine le discours ou s'en fasse le discret commentateur, il est toujours à la bonne distance, toujours pertinent, toujours délicat. Le le soutient avec la même délicatesse, avec des solistes discrets mais efficaces.

La limite est qu'on cherche en vain un supplément d'âme, un peu d'intériorité, en contraste complet avec le Mozart féérique de Grigory Sokolov une semaine plus tôt sur la même scène. Il faut attendre le finale du Concerto n° 22 pour entendre une touche un peu plus ludique qui fait dresser l'oreille, mais c'est un peu le minimum qu'on peut attendre ici. On peut aussi douter de la pertinence des vastes cadences pas toujours très mozartiennes ; le programme n'en donne pas l'origine, mais il est fort possible qu'elles soient l'œuvre du pianiste lui-même, qui est aussi compositeur. Pour clore le concert, le Rondo KV 511 ne vient pas contredire l'exercice du concerto : on y entend une restitution limpide de la partition, mais pas vraiment une interprétation vivante.

Crédit photographique : © Marco Borggreve

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Munich. Prinzregententheater. 12-XI-2023. Wolfgang Amadeus Mozart (1756-1791) : Symphonie n° 1 KV 16, concertos pour piano n° 18 KV 456 et n° 22 KV 482. Kit Armstrong, piano ; Münchener Kammerorchester

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