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Debora Waldman et David Kadouch à Aix-en-Provence

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Aix-en-Provence. Grand Théâtre de Provence. 9-XI-2023. Wolfgang Amadeus Mozart (1756-1791) : Concerto pour piano n°24 en ut mineur K. 491. Piotr Ilyitch Tchaïkovski (1840-1893) : Symphonie n°6 en si mineur, « Pathétique ». David Kadouch, piano. Orchestre national Avignon-Provence, direction : Débora Waldman.

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La venue de , à la tête de sa formation, l', aux côtés de constituait une affiche séduisante lors d'une soirée consacrée à Mozart et Tchaïkovski.

Dans le Concerto pour piano n°24 en ut mineur K. 491 de Mozart, l'exposition orchestrale apparaît équilibrée sous la direction attentive de . L'entrée du piano ajoute une touche intime où domine un sentiment de douleur. Mais le cantabile de perd parfois en clarté sous une pédale généreuse. Peu contrastés, les échanges entre soliste et instrumentistes résonnent avec sobriété. Selon Olivier Maessien, ce premier mouvement exprime « une force singulière, la marche du destin implacable » avec ce beau premier thème qui « déploie une énergie sauvage et désespéré qui surprend ». A travers le filtre de cette vision, le jeu semble lisse, sans ce mordant qui sublimerait la dimension dramatique. La cadence marque ici une rupture de discours avec ce qui a été joué avant. Une écriture opaque, polyphonique, à l'image des cimes inaccessibles de l'existence, et cette main gauche qui annonce le Beethoven tardif. Le dialogue se poursuit dans un Larghetto au caractère ouvert, porté par un piano serein et un raffinement expressif empreint d'allégresse côté bois. On retrouve des éléments de théâtre dans un Allegretto plus incisif, à travers une mise en scène pleine d'espièglerie et de légèreté. La couleur tragique du thème principal et ses huit variations n'est pas l'aspect le plus exploité. Si l'orchestre déroule des lignes chatoyantes, la fin du mouvement est moins convaincante. Les violons peinent à se faire entendre, et le soliste reprend la parole de manière confidentielle juste avant le crescendo final quelque peu bridé. offre au public un bis lumineux, une mélodie de Fanny Mendelssohn.

Dans la « Pathétique » de Tchaïkovski, jouée après l'entracte, l'Orchestre national d'Avignon n'est plus dans les mêmes dispositions. Il nous propose une revisite rafraîchissante de cette œuvre qui constitue le testament spirituel du compositeur russe. Ce répertoire sied particulièrement à cette phalange dont la sonorité homogène s'étoffe au fil des mesures, menée par une baguette de Maître aussi fluide que percutante. La cheffe  laisse chaque pupitre s'épanouir sans alourdir le trait, pour mieux atteindre une amplitude dans le phrasé puis le laisser respirer. Chaque volet de la symphonie brille par sa clarté et sa profondeur, colorant et détaillant avec verve mais aussi avec pudeur chaque aspect de la dramaturgie. Ainsi l'Adagio-Allegro et son romantisme tardif met-il en lumière un lyrisme exalté tout en contraste avec l'épisode tumultueux avec des cuivres inspirés. Le mouvement suivant aux allures de valse nous emporte par son charme irrésistible, sans tomber dans le sentimentalisme. La beauté des textures, l'élégance de chaque pupitre mais aussi les rythmiques enlevées dans le Scherzo sont autant d'éléments qui séduisent. L'Adagio Lamentoso et sa douloureuse complainte laisse, quant à lui, éclater une richesse harmonique pour s'achever sur une note bouleversante mêlée de résignation.
Le public aixois ovationne longuement les musiciens à l'issue de cette interprétation lumineuse.

Crédit photographique : © Marco Borggreve

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Aix-en-Provence. Grand Théâtre de Provence. 9-XI-2023. Wolfgang Amadeus Mozart (1756-1791) : Concerto pour piano n°24 en ut mineur K. 491. Piotr Ilyitch Tchaïkovski (1840-1893) : Symphonie n°6 en si mineur, « Pathétique ». David Kadouch, piano. Orchestre national Avignon-Provence, direction : Débora Waldman.

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