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Musique en Wallonie : de Josquin des Prés à Joseph Jongen

 
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Fondé en 1971, le label Musique en Wallonie a aujourd'hui plus d'un demi-siècle d'existence, et consacre la majorité de ses publications à la défense et l'illustration des répertoires de toutes époques dus à des compositeurs originaires de l'actuelle région francophone de Belgique. Parallèlement, une collection « Historiques » propose des rééditions d'interprétations signées par des gloires musicales wallonnes ou bruxelloises du passé. Les interprétations en sont toujours confiées à des interprètes remarquables, sollicités dans leur domaine de prédilection. La réalisation technique, l'appareil critique et philologique, la présentation ou encore l'iconographie sont toujours particulièrement soignés, conférant à ces livres-disques luxueusement présentés un incontestable et original supplément d'âme.

Lors de sa conférence de presse de ce 9 novembre à Bruxelles, le comité directeur de la maison d'éditions a fait part de la sortie sous peu de quatre nouvelles références.

L'ensemble américain , dirigé par Jesse Rodin, collaborateur récurrent de Musique en Wallonie dans le domaine de la polyphonie renaissante, publie un premier volume, consacré aux motets et chansons, d'une ambitieuse édition des œuvres authentiques ou présumées telles de , dans le souci d'une nouvelle sonorité, plus minérale voire instinctive et rugueuse que celle d'autres ensembles bien connus. Le nom de Josquin pourra sembler curieux à certains pour un label dédié aux maîtres wallons mais des recherches récentes semblent prouver que ce dernier était originaire de la région d'Ath, une ville importante de la Picardie hennuyère, sise à l'ouest de Lille et Tournai.

La luthiste , autre habituée du label, consacre un album à des transcriptions et adaptations pour l'instrument de chansons ou motets de – né à Mons, vers 1531-32, et mort à Munich en 1594 – prouvant, par leur origine internationale, et par les riche virtuosité et ornementations de ces versions revisitées, l'immense réputation et popularité de ce maître insigne, véritable Européen avant la lettre, dans la seconde moitié du XVIe siècle.

La soprano , en compagnie du pianiste , l'un de ses accompagnateurs attitrés, boucle, après un premier volume paru voici quatre ans, l'intégrale des mélodies de par ce nouveau double disque : il permet d'entendre, entre autres, le recueil des «Fêtes rouges», sur des poèmes de Frans Hellens, inspirés par la boucherie de la Grande Guerre. La jeune soprano belge a parallèlement à cette réalisation, publié une thèse de doctorat en musicologie consacrée à cet important corpus, redécouvrant à cette occasion une vingtaine de manuscrits totalement oubliés.

Enfin, dans le cadre des rééditions historiques, nous pourrons retrouver l'immense talent du violoniste (1898-1949), parfait représentant de l'école belge de l'instrument, dans la filiation verviétoise de Vieuxtemps, via son maître Cornélis. Dubois fut lui-même le principal – sinon le seul – professeur du grand Arthur Grumiaux. Il s'agit ici de l'intégrale des enregistrements commerciaux, captés entre 1928 et 1947 pour la Columbia, consacrés par le maître aux compositeurs belges (Concerto n° 5 de Vieuxtemps, Sonate de César Franck, œuvres d'Eugène Ysaye…) outre une série de miniatures plus légères dues à Jongen, de Taeye, Rogister…(BH)

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