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La Ribot livre LaBOLA, un spectacle transformiste

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Ménagerie de Verre, Paris. 21-X-23. La Ribot : LaBOLA. Direction et concept : La Ribot. Chorégraphie et interprétation : Piera Bellato, Mathilde Invernon, Lisa Laurent, Ludovico Paladini (en alternance). Costumes et accessoires : La Ribot et Marion Schmid. Directrice technique et lumière : Marie Prédour.

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A la Ménagerie de Verre, le festival se poursuit avec , l'une des figures de la danse contemporaine espagnole, qui fait feu de tout bois pour LaBOLA, une performance à l'esprit de collage, ludique et décalée.


Trois danseurs enchevêtrés se fraient un chemin sinueux dans le garage de La Ménagerie de Verre, parsemé de spectateurs et jonché de vêtements, d'objets et d'accessoires. Leur but ? Ne jamais cesser d'avancer, attrapant au passage un éventail, une bouteille d'eau ou un parapluie, ou changeant de vêtements au gré des rencontres aléatoires. Un cheminement qui se révèle parfois un peu acrobatique, quand il s'agit d'enfiler une veste ou d'enlever un pantalon tout en progressant. S'emparant des objets tenus par les spectateurs, comme le carnet servant à prendre des notes sur ce spectacle, les danseurs de LaBOLA se transforment à chaque instant en sculptures vivantes et étonnantes.

La foule des spectateurs s'amuse de ces natures mortes et de ces tableaux vivants improvisés, fidèles à l'esprit « ready made » de , chorégraphe d'origine madrilène qui débute dans les années 80. Depuis plus de 40 ans, elle fait souffler un air de la Movida sur la danse européenne avec une économie de moyen et un art consommé d'occupation de l'espace. Habituée à performer dans des musées, ne craint pas de lancer ses danseurs dans une zone accidentée, capable de provoquer l'absurde, chaque nouvel objet étant brandi comme un trophée, pince à découper le gigot, boule d'escalier ou extincteur. La déambulation chaotique se poursuit ensuite sur le même principe, avec une lecture croisée de « Un appartement sur Uranus » de Paul, B. Preciado, l'autobiographie de Marta Graham ou un manuel d'apprentissage de la langue espagnole.

C'est drôle, irrévérencieux, loufoque, sans pour autant apporter de regard chorégraphique neuf ni vraiment renouveler le genre. Avec ce théâtre d'objet aux contours flous, comme ces tableaux vivants, faits de bric et de broc qu'affectionne les enfants, La Ribot invente cependant une manière ludique d'être ensemble et d'occuper chaque recoin d'un espace théâtral ou spectaculaire.

Crédits photographiques : © Pablo Lorente

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