Trois rares Odes royales de Purcell par Damien Guillon à Metz
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Metz. Arsenal. 19-X-2023. Henry Purcell (1659-1695) : Odes royales (From those serene and rapturous joys Z 326; Fly, bold rebellion Z 324; Why are all the Muses mute Z 343). Le Banquet Céleste, direction : Damien Guillon
En effectif restreint mais soudé, le Banquet céleste de Damien Guillon tire le meilleur parti d'œuvres de circonstance au charme un peu léger.
La cour des Stuart, au XVIIe siècle, n'est pas celle de Louis XIV : là où Lully dispose de grands effectifs pour célébrer la gloire du roi, Purcell n'utilise que quelques musiciens pour servir ses maîtres Charles II et Jacques II : ce soir à Metz, ils sont huit instrumentistes autour de Damien Guillon, cordes et continuo, et huit chanteurs, et à vrai dire on aimerait un espace un peu plus intime que la grande salle de l'Arsenal pour mieux profiter de la délicatesse de leur travail.
Reprenant le programme d'un disque déjà paru et rodé au cours d'une dizaine de concerts depuis 2021 (avec des distributions parfois différentes), le concert de ce soir fait honneur au Banquet céleste, fondé en 2009 par Damien Guillon qui en abandonnera la direction à la fin de la saison : on apprécie particulièrement la riche et inventive réalisation du continuo, à commencer par un violoncelle (Antoine Touche) remarquablement présent et expressif. Parmi les chanteurs, les deux ténors Thomas Hobbs et David Tricou, et plus encore le contre-ténor Paul-Antoine Bénos-Djian font de leur mieux pour donner vie ; collectivement, ce petit chœur suffit bien à remplir l'espace sonore et offre tout ce qu'on peut rêver de nuances et de précision.
Il faut bien le dire cependant, les qualités des interprètes n'empêchent pas une certaine monotonie au cours de cette courte soirée d'une heure de musique. Et la faute en revient aux partitions qui ne sortent guère de la banalité, sinon peut-être les quelques mouvements orchestraux, qui ont en outre le mérite de ne pas subir la faiblesse poétique des textes. Le chœur final de la première ode du programme, qui convoque par le texte et par l'imitation des trompettes et tambours absents, est amusant et habile, mais rien n'est vraiment mémorable dans cette musique qui ne dépasse pas les circonstances de son écriture. Le concert montre bien les qualités de l'ensemble, instrumentistes comme chanteurs, mais il donne surtout envie de les revoir dans d'autres parties plus ambitieuses de leur répertoire.
Crédit photographique : © Mael Photography
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Metz. Arsenal. 19-X-2023. Henry Purcell (1659-1695) : Odes royales (From those serene and rapturous joys Z 326; Fly, bold rebellion Z 324; Why are all the Muses mute Z 343). Le Banquet Céleste, direction : Damien Guillon