Le Musée Carnavalet consacre une exposition passionnante à la période de la Régence (1715-1723), à compter d'aujourd'hui et jusqu'à fin février. Cette période qui voit le retour de la cour à Paris alors que le jeune Louis XV n'a que 5 ans, peut être considérée comme l'aube des Lumières, une période prospère dans le monde des arts et du spectacle. Le Régent, fils de Monsieur frère de Louis XIV, est un esthète et un artiste qui préfère l'opéra à la chasse. Au Palais-Royal, il peut accéder directement à sa loge depuis son palais. Musicien accompli, Philippe d'Orléans joue de la viole, de la flûte, du clavecin, de la guitare et chante. Il a pour professeurs Charpentier, Campra, Gervais. Le Régent compose deux opéras : La suite d'Armide ou La Jérusalem délivrée (1704) et Penthée (1705). C'est ce second opéra en cinq actes et un prologue que le CMBV et sa maîtrise, avec le CRR de Versailles, vont recréer le 10 novembre à Paris, à l'Auditorium Marcel Landowski, sous la direction de Fabien Armengaud (entrée libre). Le 16 novembre une journée d'étude au Musée Carnavalet sera aussi consacrée au thème « Spectacle et représentation royale durant la Régence » avec en clôture un concert : « Les cantates du Régent ». L'exposition, qui traite évidemment les aspects historiques et politiques de cette période, montre des pièces rares et fastueuses (gravures, tableaux, meubles et objets précieux) dans une belle scénographie bleu roi, beige grisé et jaune foncé. Le Musée de la musique a prêté une flûte en ivoire et argent et une viole de gambe qui côtoient un portrait de la comédienne Adrienne Lecouvreur et des Watteau. On y apprend que le Régent créa le premier bal masqué public, ouvert à tous, accessible pour un écu. Philippe d'Orléans meurt le à Versailles, neuf mois après la fin de la Régence à la majorité proclamée de Louis XV. (NF)
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