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(LA)HORDE prend le Châtelet avec Age of Content

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Paris. Théâtre du Châtelet. 5-X-2023. En partenariat avec le Théâtre de la Ville. (LA)HORDE Ballet national de Marseille : Age of Content. Conception et mise en scène : Marine Brutti, Jonathan Debrouwer, Arthur Harel. Chorégraphie : (LA)HORDE, en collaboration avec les danseurs et danseuses et les répétiteurs et répétitrices du Ballet national de Marseille. Assistante artistique : Nadia El Hakim. Collaborateurs et collaboratrices : Valentina Pace, Jacquelyn Elder, Angel Martinez Hernandez, Julien Monty. Musique : Pierre Avia, Gabber Eleganza, Philip Glass. Scénographie : Julien Peissel. Costumes : Salomé Poloudenny, DIESEL. Assistantes costumes : Nicole Murru, Sandra Pomponio, Minok Terre. Création lumières : Eric Wurtz. Coiffure : Charlie Le Mindu. Assistante coiffure : Marie-Nirina Metz..
Avec les danseurs et les danseuses du Ballet national de Marseille : Sarah Abicht, Nina-Laura Auerbach, Alida Bergakker, Izzac Caroll, João Castro, Titouan Crozier, Myrto Georgiadi, Nathan Gombert, Eddie Hookham, Nonoka Kato, Yoshiko Kinoshita, Amy Lim, Jonatan Myrhe Jorgensen, Aya Sato, Paula Tato Horcajo, Elena Valls Garcia, Nahimana Vandenbussche, Antoine Vander Linden.

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La nouvelle création de (LA)HORDE pour le fait escale au Théâtre du Châtelet avec Age of Content un opéra grandiloquent post-post-moderne, post Barbie et post #MeToo. Une immersion au pays des avatars.

C'est dans l'univers virtuel que (LA)HORDE, le collectif de trois artistes qui dirige désormais le , a puisé l'inspiration de ce deuxième ballet grand format pour la compagnie marseillaise. Avatars Tik Tok, jeux vidéo, clones anonymes, ce que (LA)HORDE considère comme des contenus (en anglais Content) deviennent les personnages de cette nouvelle création en quatre temps.

Dans la séquence qui ouvre le spectacle, des hommes en vert, tous masqués et vêtus d'une même combinaison à capuche vert clair d'où dépassent deux tresses, comme dans le jeu World of Warcraft, se battent sur le toit d'une voiture télécommandée à air comprimé, aux sursauts imprévisibles (déjà aperçue dans l'exposition-performance We should have never walked on the moon). Les corps grimpent tour à tour au sommet, dont ils se font déloger par des silhouettes toutes identiques et non identifiables. Ils résistent, s'arc-boutent puis glissent au sol, avant de recommencer inlassablement.

Dans un décor de hangar industriel, où trône un immense escalier métallique, la séquence suivante, lancée par une figurine de type asiatique à la démarche saccadée, aligne des figures aux allures de Playmobil ou de Barbie, dont les mouvements robotiques se démultiplient à l'unisson. Malgré la parfaite exécution de ces mouvements non humains par ce qui ressemble à des avatars, il se dégage de l'ensemble de cette séquence un certain malaise. Les androïdes auraient-ils pris le pouvoir ?

Le malaise ne se dissipe pas tout à fait dans la troisième séquence, où un couple aux atours sexy se lance dans un simulacre de relations érotiques, bientôt rejoint par d'autres danseurs répétant à l'unisson ces mouvements de bassin caractéristiques de l'acte sexuel. En effet, à l'ère post-#MeToo, le consentement ne semble pas être une option dans les relations interpersonnelles et les hommes paraissent autant forcés que les femmes à performer la figure érotique. On reconnait dans cette séquence des extraits déjà présentés par (LA)HORDE lors de son exposition performance à Chaillot-Théâtre national de la danse l'an dernier. Le collectif de créateurs procède en effet le plus souvent par réemploi et collages de séquences déjà créées, qu'ils agencent dans un projet plus vaste.

Le final, totalement inédit en revanche, est un « remake » de Dance, le célèbre ballet minimaliste de la chorégraphe américaine sur la musique de , mais sans le décor de Sol LeWitt. Transformer ce ballet culte en comédie musicale aux sourires figés et à l'énergie très swing est incroyablement culotté, virtuose et brillant de la part de la compagnie marseillaise. Il redonne à la musique minimaliste une couleur et une énergie que l'on avait oubliées et permet, peut-être, de la faire connaître aux jeunes générations. La chorégraphie non plus n'est pas une inconnue pour les danseurs du , qui ont travaillé à distance pendant le confinement avec la chorégraphe américaine dans le cadre d'un programme mixte Childs-Carvalho-Lasseindra-Doherty.

On aime ou on déteste Age of Content, mais il y a incontestablement un univers, une écriture et un style dans la manière dont les trois créateurs de (LA)HORDE abordent l'imaginaire post-contemporain des réseaux sociaux. Ils y réussissent car ils sont servis par une troupe à l'engagement et à l'énergie hallucinante, contenant une dose non négligeable de Pom Pom Girls, de Cheer Leaders et de Disco Queens.

Crédits photographiques : © Gaëlle Astier-Perret, Blandine Soulage, Fabian Hammerl

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Paris. Théâtre du Châtelet. 5-X-2023. En partenariat avec le Théâtre de la Ville. (LA)HORDE Ballet national de Marseille : Age of Content. Conception et mise en scène : Marine Brutti, Jonathan Debrouwer, Arthur Harel. Chorégraphie : (LA)HORDE, en collaboration avec les danseurs et danseuses et les répétiteurs et répétitrices du Ballet national de Marseille. Assistante artistique : Nadia El Hakim. Collaborateurs et collaboratrices : Valentina Pace, Jacquelyn Elder, Angel Martinez Hernandez, Julien Monty. Musique : Pierre Avia, Gabber Eleganza, Philip Glass. Scénographie : Julien Peissel. Costumes : Salomé Poloudenny, DIESEL. Assistantes costumes : Nicole Murru, Sandra Pomponio, Minok Terre. Création lumières : Eric Wurtz. Coiffure : Charlie Le Mindu. Assistante coiffure : Marie-Nirina Metz..
Avec les danseurs et les danseuses du Ballet national de Marseille : Sarah Abicht, Nina-Laura Auerbach, Alida Bergakker, Izzac Caroll, João Castro, Titouan Crozier, Myrto Georgiadi, Nathan Gombert, Eddie Hookham, Nonoka Kato, Yoshiko Kinoshita, Amy Lim, Jonatan Myrhe Jorgensen, Aya Sato, Paula Tato Horcajo, Elena Valls Garcia, Nahimana Vandenbussche, Antoine Vander Linden.

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