A La Scala Paris, le Portrait de Mehdi Kerkouche

Le chorégraphe virtuose Mehdi Kerkouche met en scène avec brio dans Portrait les relations familiales. Il dépose ses valises pour cinq semaines à La Scala Paris, et enchante le public.

Le talent de Mehdi Kerkouche n'est plus à démontrer et son nouveau spectacle, Portraits, l'installe définitivement parmi les chorégraphes les plus talentueux de sa génération. Fort de ses succès, il installe sa compagnie EMKA pour un mois sur la scène de la Scala, à Paris, avant de partir en tournée, pour donner à voir les relations filiales et fraternelles.

Portait fait évoluer huit danseurs sous l'œil bienveillant ou plus distant de la figure maternelle incarnée par la danseuse Amy Swanson. Découpée en plusieurs tableaux, la pièce explore les relations familiales : les alliances, les rapprochements puis la distance inévitable, mais toujours ce lien fort et l'amour qui ne peuvent s'effacer. Les gestes sont maîtrisés, fluides, avec de brusques arrêts sur image révélant la singularité de chacun, les failles, les préférences peut-être. Le travail de groupe est remarquable, l'ensemble parfait, et permet au spectateur d'imaginer une harmonie sans accroc entre les frères et sœurs interprétés par la troupe. Mais régulièrement cette belle union craque et des échappées en solo ou en duo nous font comprendre que tout n'est pas aussi simple et lisse qu'on aimerait l'imaginer.

Si la chorégraphie de Kerkouche nous enchante par sa finesse et sa poésie, son inventivité et sa précision, la musique, créée par Lucie Antunes, donne une intensité et une énergie remarquable à l'ensemble. Rassembleur, Mehdi Kerkouche et ses danseurs offrent, lors des rappels, le titre des Sister Sledge « We are Family » au public enthousiaste qui ne boude pas son plaisir de pouvoir accompagner, au moins par la voix, les talentueux artistes qui l'on fait vibrer pendant une heure.

Crédits photographiques : © Julien Benhamou