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Justin Taylor joue les Variations Goldberg à Radio France

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Paris. Maison de la Radio et de la Musique, Auditorium. 26-IX-2023. Johann Sebastian Bach (1685-1750) : Variations Goldberg BWV 988. Justin Taylor, clavecin

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À 31 ans, le claveciniste s'attèle au monument que sont les Variations Goldberg de Bach, qu'il n'hésite pas à encadrer lors d'un concert à l'Auditorium de Radio France par un court prélude et plusieurs pièces en bis.

Déjà interprétées à plusieurs reprises au piano dans le nouvel Auditorium de Radio France, notamment par Evgeny Koroliov ou Lang Lang, les Variations Goldberg sont jouées cette fois sur clavecin par . Encore fermé à son arrivée sur scène, l'instrument allemand à deux claviers est délicatement ouvert par le jeune homme, qui modifiera ensuite régulièrement la disposition des claviers, jusqu'à rendre le son très mat pour l'Adagio de la Variation XXV.

Seule pièce indiquée au programme, les Goldberg devraient immédiatement faire sonner leur Aria, mais Taylor surprend en les préludant d'une courte pièce, dynamique et envolée, inattendue et visiblement faite pour permettre à l'artiste, autant qu'à l'audience, de se concentrer avant le chef-d'œuvre à suivre. À peine quelques secondes de pause, et l'Aria apparaît enfin, relativement rapide et, par évidence, puisqu'il est joué au clavecin, avec moins de pathos que lorsqu'il est abordé au piano. Les variations à suivre montrent la même approche, à comparer à celle de Pierre Hantaï dans la même œuvre dans quelques jours Salle Cortot, d'un plutôt vif, légèrement emmêlé ou douteux sur quelques reprises, mais globalement déjà très fluide avec le matériau de Bach.

Contrairement à certains interprètes, dont András Schiff, pour lesquels les repos sont clairement identifiées entre les parties principales, avec une longue pause avant l'Ouverture de la Variation XVI pour bien séparer les deux moitiés de l'œuvre, le jeune homme prend parfois le temps de se reconcentrer entre deux variations pourtant d'un même groupe, ou juste après un canon. Avec la Variation V débute l'utilisation des deux claviers, et donc celles des mains croisées et de jeux de hauteurs qui permettent ensuite d'exposer une belle dextérité sur les Variations VIII ou XI (superbe main gauche !), de même que la Fughetta de la Variation X est traitée avec une grande maîtrise. Sans doute encore un peu distant, notamment avec les variations les plus touchantes comme la XXV, le claveciniste surveille également parfois trop sa main droite, par exemple à la Variation XIII, pour plus intéresser par un Quolibet final pris très lentement, avant le da Capo bien retenu de l'Aria en conclusion du cycle.

Visiblement très heureux de l'accueil du public, Justin Taylor revient et énonce la difficulté à proposer un bis après une telle œuvre… pour en offrir finalement trois ! Cité par lui « Andante », il livre d'abord un bel Adagio du Concerto en Ré BWV 974 de Bach d'après Marcello, puis la Sonate en si mineur K.27 de Scarlatti et enfin une pièce « que vous allez certainement reconnaître », tout simplement le Prélude BWV 846 introductif au Premier livre du Clavier bien Tempéré, en guise d'ouverture vers l'avenir.

Crédit photographique : © ResMusica

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