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Œuvres de Heinrich Schütz (1585-1672) et Michael Praetorius (1571-1621). Ensemble Polyharmonique, direction : Alexander Schneider. 1 CD Accentus Music. Enregistré à Berlin en février 2022. Notice de présentation en allemand, anglais et français. Durée : 62:00
Accentus MusicAvec l'Histoire de la Résurrection, l'ensemble allemand Polyharmonique poursuit son exploration de la musique sacrée de Heinrich Schütz.
La résurrection du Christ est l'histoire d'une bonne nouvelle. Elle devrait donc susciter des musiques festives et jubilatoires. Or, l'Histoire de la Résurrection que compose Heinrich Schütz en 1623 est empreinte de gravité. C'est une œuvre profondément mystique, une méditation sur le sens de la foi. On se souvient de l'extraordinaire enregistrement de cette même œuvre en 2018 par La Tempête, intitulé par Simon-Pierre Bestion « Larmes de Résurrection », en forme d'oxymore. Ici, l'interprétation d'Alexander Schneider est plus sobre, plus intériorisée. Là où, dans la version de La Tempête, les mélismes des cornets offraient un écrin chatoyant aux voix, la sobriété instrumentale de l'ensemble allemand laisse toute la place aux voix. Quatre courtes symphonies de Schütz ponctuent favorablement le discours évangélique. L'œuvre est encadrée par deux motets, le premier de Schütz lui-même (Surrexit pastor bonus), le dernier de Michaël Praetorius (Halleluja, Christ ist erstanden), dont l'allégresse contraste avec le début de l'œuvre de Schütz, tout en retenue.
Ce qui caractérise l'Histoire de la Résurrection est l'importance donnée par Schütz au rôle principal de l'Évangéliste. Dans sa préface, il recommande même: « Seul le personnage de l'Évangéliste sera vu, les autres restant invisibles ». C'est bien ce que l'on entend ici, où les grandes qualités vocales du ténor Johannes Gaubitz, entre récitatif et psalmodie, l'emportent sur le reste. Saluons la belle homogénéité des timbres des chanteurs et leur parfaite élocution, déjà remarquées dans le précédent enregistrement de l'Ensemble Polyharmonique consacré à Schütz en 2021. Il y a des moments d'une grande intensité émotionnelle, comme dans les duos qui tiennent le rôle du Christ, où Alexander Schneider chante la partie d'alto. On avance peu à peu vers la joie, lorsque Jésus apparait aux onze apôtres et que le chœur à six voix chante « Der Herr ist wahrhaftig auferstanden » (le Seigneur est vraiment ressuscité) sur un motif de fanfare. Le chœur final est une explosion d'allégresse, où les sacqueboutes se mêlent aux voix pour acclamer la victoire du Christ. En conclusion, l'Halleluja final de Praetorius, avec son joyeux refrain chanté par le chœur, renforce cette impression de liesse.
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Œuvres de Heinrich Schütz (1585-1672) et Michael Praetorius (1571-1621). Ensemble Polyharmonique, direction : Alexander Schneider. 1 CD Accentus Music. Enregistré à Berlin en février 2022. Notice de présentation en allemand, anglais et français. Durée : 62:00
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