Lisbeth Gruwez donne à voir la nature à l’Espace Cardin

Dans le cadre du Festival de la Place organisé par le Théâtre de la Ville, la chorégraphe belge Lisbeth Gruwez livre avec sa compagnie Voetvolk une vision puissante de la nature à l'Espace Cardin, dans son nouveau spectacle, Nomadics.

La plupart des spectateurs sont déjà installés lorsque arrivent face à eux, sur le plateau de l'Espace Cardin, une trentaine d'entre eux. Ils ont accompagné la chorégraphe Lisbeth Gruwez et ses sept danseurs dans une longue marche de 4 heures, depuis la station de métro Les Sablons, à Neuilly-sur-Seine. Petit à petit, chacun retrouve sa place, les randonneurs rejoignant les autres spectateurs dans le public et les danseurs rejoignant la scène. Sans que l'on s'en aperçoive, les corps commencent à se mettre en mouvement. D'abord un, puis deux et bientôt les danseurs se mettent à onduler, comme des algues au fond de l'eau, comme de longues herbes bercées par le vent. Au gré des tableaux, les mouvements se font plus saccadés, frénétiques par moments, parfois violents, puis à nouveau lents et doux.

Avec ce nouveau spectacle intitulé Nomadics, Lisbeth Gruwez invite les danseurs à représenter le paysage qu'ils ont traversé, à montrer la cohésion et l'interdépendance entre tous. Même si les effleurements peuvent produire des tensions, ils nous montrent les interactions subtiles qui se produisent entre les corps vivants, entre les êtres et avec ce qui nous entoure, sans oublier la menace de la destruction de ce fragile équilibre.

Lisbeth Gruwez livre ici un spectacle poétique, envoûtant, baigné par les sons de la nature, enregistrés par Maarten Van Cauwenberghe, et remixés ensuite avec des notes électro. Une bande son de grande qualité qui évolue subrepticement, comme les huit danseurs sur la scène ouverte de l'Espace Cardin.

Crédits photographiques : © Danny Willems