La Cité de la musique à Paris projette jusqu'en novembre une vidéo de Clément Cogitore, Morgestraich, rendant hommage au carnaval de Bâle qui l'a marqué durant son enfance. D'une durée de 4 mn 10, le film montre une étrange parade : des carnavaliers revêtant des masques inquiétants surplombés de curieuses lanternes avancent dans une atmosphère nocturne mystérieuse. Une vision mi onirique mi cauchemardesque qu'on retrouve ensuite en parcourant les salles du Musée de la musique.
Jusqu'au mois de janvier, le musée présente dans les espaces de ses collections permanentes une installation du collectif Tout reste à faire : « anima(ex)musica ». Ici animaux et instruments de musique ne font plus qu'un. De grandes sculptures d'arthropodes (petit animal possédant une sorte de carapace articulée) constituées de pièces détachées d'instruments hors d'usage sont disposées au milieu des instruments. Chacune ressemble à un animal réel clairement identifié dont le mode de vie est décrit de façon concise. L'effrayant côtoie l'amusant. Là une puce géante alignée avec les harpes, ici un scolopendre ondulant, une cigale qui bat des ailes ou une araignée qui semble vouloir s'élancer entre deux clavecins… Animées et sonores ces étranges créatures cohabitent avec certains instruments qui semblent vouloir leur répondre : le cor anglais à tête de dragon, le basson russe au pavillon décoré d'un monstre, le luth à carapace de tortue, les serpents… Avec ce bestiaire extraordinaire les artistes du collectif interrogent sur le recyclage des instruments de musique tout autant que sur la vie si petite soit-elle.
Dans le cadre des Journées du patrimoine les 16 et 17 septembre, un atelier de fabrication d'une nouvelle sculpture est installé à la Cité de la musique, en entrée libre. Une animation qui ravira sûrement les enfants. (NF)