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La Biennale de danse de Lyon ouvre dans la soie avec Mycelium

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Opéra de Lyon. 11-IX-23. Dans le cadre de la Biennale de la danse. Ballet de l’Opéra de Lyon : Mycelium. Chorégraphie : Christos Papadopoulos. Assistant chorégraphique : Georgia’s Kotsifakis. Musique : Coti K. Lumières : Eliza Alexandropoulou. Costumes : Angelos Mentis. Maîtres de ballet : Pierre Advokatoff, Amandine Roque de la Cruz. Avec les danseurs et danseuses du Ballet de l’Opéra de Lyon.

Le chorégraphe grec ouvre avec Mycelium sa soyeuse création pour le , dans le cadre de la 20e édition de la Biennale de la danse, riche de quarante-huit spectacles donnés jusqu'à la fin du mois.


Du fond de la scène surgit une silhouette sombre, dont les bras peu à peu s'éclairent et s'agitent. Comme une algue de mer, laminaire ondoyante, bientôt rejoint par d'autres danseurs, il se déplace imperceptiblement vers l'avant-scène, par de subtils balancements latéraux, ses pieds ne quittant jamais le sol. Les lumières font ressortir les bras et le visage des danseurs du , pour lesquelles le chorégraphe grec a sculpté sur mesure cette nouvelle création.

Mû par ce que la nature a à nous apprendre, il s'inspire ici d'un réseau fongique souterrain, le mycelium, pour tisser des connections invisibles entre les danseurs, reconfigurer la relation entre chaque être au sein d'un groupe au fil des différentes parties de la pièce. Il y a en effet trois phases dans Mycelium. Dans la première, les danseurs sont comme des algues isolées qui se balancent au gré de l'onde. La deuxième met en scène un groupe compact de danseurs qui répètent inlassablement le même déhanchement, sur un rythme de plus en plus saccadé, mécanique et hypnotique. Plus libre et onirique, la troisième emporte dans une vague ondoyante les danseurs avec davantage de fluidité et de souplesse. La maîtrise des comptes et du rythme est fondamental pour les brillants danseurs du pendant cette petite heure de danse où ils ne se quittent pas, comme les fils d'une étoffe liés par la trame. Un défi qui scintille au cœur d'une scénographie simplissime et sensuelle, un fond de scène de soie noire, à peine gonflé par le vent, en harmonie avec les costumes des danseurs : pantalon et tunique de la même soie noire, lumineuse et douce.

Avec Mycelium, s'affirme comme l'un des chefs de file de la famille des chorégraphes organiques, façonnant comme de la glaise des masses de danseurs, démiurge d'un Golem sorti de son imagination fertile. Comme , dont le dernier opus, Into the Hairy, surpasse Mycelium par sa noirceur et sa complexité, ou Crystal Pite, qui a créé plusieurs pièces ductiles pour le Ballet l'Opéra de Paris, dont la plus belle, The Season's Canon, sera reprise ce mois-ci à l'Opéra Garnier. Mais aussi, dans une certaine mesure, ou la chorégraphe suisse , ces chorégraphes font surgir des ténèbres des formes que subliment la lumière et la scénographie.

L'inventivité chorégraphique est, pour ces nouveaux minimalistes qui font confiance à des compositeurs techno (ici Coti K), sensiblement plus variable. A partir d'un mouvement unique, le déhanchement ici pour , ils dessinent des motifs dans l'espace pour des groupes de corps. Est-ce suffisant ? Alors qu'une renouvelle et complexifie son écriture foisonnante depuis 40 ans (sa dernière pièce, Exit above after The Tempest en étant l'éclatante démonstration) ou que les chorégraphes post modernes et savaient, à partir de mouvements simples et répétitifs, faire surgir une immensité de formes, de dessins et de sens, le vocabulaire chorégraphique mis en œuvre par les créateurs des années 2020 a encore besoin de s'enrichir et de se diversifier.

Quoiqu'il en soit, Mycelium est une pièce à découvrir en tournée dans quelques jours à Liège, en Belgique, puis en décembre 2024 au Théâtre de la Ville à Paris.

Crédits photographiques : © Agathe Poupeney / Opéra de Lyon

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Opéra de Lyon. 11-IX-23. Dans le cadre de la Biennale de la danse. Ballet de l’Opéra de Lyon : Mycelium. Chorégraphie : Christos Papadopoulos. Assistant chorégraphique : Georgia’s Kotsifakis. Musique : Coti K. Lumières : Eliza Alexandropoulou. Costumes : Angelos Mentis. Maîtres de ballet : Pierre Advokatoff, Amandine Roque de la Cruz. Avec les danseurs et danseuses du Ballet de l’Opéra de Lyon.

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