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Suite et fin de l’intégrale des Symphonies de Widor avec l’organiste Pierre Labric

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Charles-Marie Widor (1844-1937) : Symphonie n° 3, op. 13 n° 3 pour orgue ; Symphonie n° 4, op. 13 n° 4 pour orgue. Pierre Labric à l’orgue Aristide Cavaillé-Coll (1890) de l’abbatiale Saint-Ouen de Rouen. 1 CD Solstice. Enregistré en juillet et octobre 1971. Notice de présentation en français et en anglais. Durée : 64:02

Charles-Marie Widor (1844-1937) : Symphonies pour orgue n° 7 et n° 8 op. 42/3 et 4. Pierre Labric à l’orgue Cavaillé-Coll (1890) de l’Abbatiale Saint-Ouen de Rouen. 2 CD FY Solstice. Enregistré en octobre et décembre 1971 par Jacques Maigret. Notice de présentation en français et en anglais. Durée totale : 1:43:13

 

Peu à peu le label Solstice nous livre l'intégrale des dix symphonies pour orgue de dans une interprétation particulière due à sur le grand instrument de Saint-Ouen de Rouen. Quelques 50 ans après, comment se situe cette approche dans la discographie, par son style, sa prise de son et par l'utilisation de l'orgue faite à ce moment là ?

Voici le quatrième volume de cette collection Widor-Labric-Rouen qui en comptera cinq. Ces symphonies, présentées par deux à chaque fois portent ici les numéros 3 et 4. Construites en sections multiples de cinq à six en général, ces œuvres se remarquent par certains mouvements qui font la célébrité de l'œuvre toute entière. Ainsi la Symphonie n°3 en mi mineur op. 13 n° 3 se distingue essentiellement par son troisième mouvement intitulé Marcia qui se déclame sur toute la force de l'orgue. Il s'agit d'un Rondeau en Fa dièse majeur du plus grand effet. On imagine l'auteur exécutant ce morceau de bravoure lors de grandes cérémonies saint-sulpiciennes.

La Symphonie n° 4 en fa mineur op. 13 n° 4 se distingue quant à elle par deux mouvements remarquables : un Scherzo écrit comme une fileuse volubile sur les flûtes à laquelle succède un deuxième thème champêtre sur le hautbois. La flûte de 8 pieds à la pédale se distingue elle aussi par des notes aiguës du meilleur effet. Juste avant un magnifique Andante cantabile en la bémol majeur et rajouté plus tard par l'auteur apporte un climat aérien inspiré de Mendelssohn. Après un développement en forme de variations, le thème initial revient ponctué de contrebasses de pédale en pizzicati à effet orchestral.

Tout comme dans les albums précédents, aborde ces œuvres avec le style qui lui est propre, directement issu de sa formation auprès de Marcel Dupré et surtout de Jeanne Demessieux. Il reste fidèle à cette vision limpide et finalement très classique de ces pages, par son jeu mais surtout par ses choix de registrations qui font sonner de manière particulière le Cavaillé-Coll de Rouen. La prise de son analogique assez rapprochée renforce cette acuité auditive qui ne laisse rien perdre au discours parfois complexe de l'auteur. Cette intégrale en cours de parution offre un aspect historique d'importance qui montre la manière d'appréhender la musique symphonique à un moment donné, ce début des années 70 où Dupré venait de disparaitre. C'est un témoignage précieux, une mémoire vivante d'un interprète né du vivant de Widor. qui vient de fêter ses 102 ans est le doyen des organistes français et ces enregistrements de plus de 50 ans sont un magnifique hommage qui lui est rendu, lui qui aura marqué par ses nombreux enregistrements l'histoire de l'école d'orgue française pour orgue.

Avec ce dernier album de 2 CD s'achève la parution de l'intégrale des Symphonies pour orgue de , toutes enregistrées sur l'illustre Cavaillé-Coll de Saint-Ouen de Rouen. Pierre Labric et les dix symphonies pour orgue de Widor restent un enregistrement mythique de l'histoire du disque, d'autant plus que pour diverses raisons déjà exposées, il fut très longtemps indisponible. Les Symphonies n° 7 et 8 sont les plus longues (six mouvements), ce qui nécessite un CD pour chacune d'elles, à l'inverse de toutes les autres. Enregistrées à la fin de l'année 1971, elles bénéficient d'un orgue particulièrement bien accordé et globalement en grande forme. La prise de son analogique parfaitement équilibrée et fidèlement transférée en numérique, apporte un grain et un piqué irremplaçables que l'on pourrait rapprocher de la matière organique de l'argentique noir et blanc en photographie. Ces deux grandes symphonies qui marquent les dernières sont de grandes fresques héroïques, avant la Gothique et la Romane où Widor y développe sa fibre mystique. L'élan grandiose que leur donne Pierre Labric magnifie au plus haut point ces pages, exaltées par la palette sonore de l'orgue Cavaillé-Coll.

L'interprète, diplômé dans la classe de Marcel Dupré, s'est perfectionné ensuite auprès de Jeanne Demessieux, son exacte contemporaine. Il en retiendra tout ce côté flamboyant et virtuose que savait marquer cette grande dame de l'orgue dans chacune de ses interprétations. Grâce à François et Yvette Carbou et au travers de leur label Solstice, la mémoire vivante de Pierre Labric, aujourd'hui centenaire, est préservée au sein d'un catalogue complet de ses enregistrements, regroupant les grands maitres romantico-symphoniques français et allemands. Il s'agit là d'un trésor sans égal pour les futures générations.

Une intégrale qui fait donc désormais figure de référence parmi une abondante discographie.

Mis à jour le 20/09/2023 à 19h23

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Charles-Marie Widor (1844-1937) : Symphonies pour orgue n° 7 et n° 8 op. 42/3 et 4. Pierre Labric à l’orgue Cavaillé-Coll (1890) de l’Abbatiale Saint-Ouen de Rouen. 2 CD FY Solstice. Enregistré en octobre et décembre 1971 par Jacques Maigret. Notice de présentation en français et en anglais. Durée totale : 1:43:13

 
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