Étoiles et scintillements sous la Tour Eiffel de Paris

Introduit hors caméra par le jeune Premier Prix ex-aequo du Concours Long Thibaud 2022, Hyuk Lee, le concert du 14 juillet ensuite dirigé par Cristian Măcelaru mettait à l'honneur les grands classiques de Beethoven, Bizet, Berlioz ou Saint-Saëns en accompagnant des artistes tels Marie-Laure Garnier, Pretty Yende, Daniil Trifonov ou Ludovic Tézier.

Environ trente minutes avant la diffusion sur France 2 et France Inter, le jeune pianiste sud-coréen Hyuk Lee (Premier prix ex-aequo du concours Long Thibaud en 2022) entre en scène devant la Tour Eiffel et soixante-dix mille spectateurs pour initier un programme fait de quelques uns des plus grands morceaux de la musique classique. Et comme s'il voulait déjà rendre hommage à la nuit dans un ciel pourtant encore ensoleillé, il débute par la plus célèbre des Nocturnes de Chopin, avant de continuer avec plusieurs pièces du même compositeur.

Le piano rangé, Stéphane Bern en Louboutin bleu-blanc-rouge monte sur l'estrade pour prendre la parole, et introduire la diffusion radio-télévisée par la Marche de Rákóczi, dite aussi Marche Hongroise, tirée de la Damnation de Faust de Berlioz, puis laisser le directeur musical de l'Orchestre National de France Cristian Măcelaru mener la danse. La suite devait mettre en avant le ténor star Jonas Kaufmann, mais celui-ci souffrant et aphone a dû annuler la veille, pour être remplacé par Pene Pati, annoncé lui aussi malade le matin même. C'est donc Francesco Demuro, vaillant Roméo sur la scène de Bastille en ce moment, qui prend en main un Nessum Dorma efficace.

Elle aussi invitée de dernière minute, Pretty Yende (Juliette à Bastille) rend hommage à la patrie qui lui a fait découvrir l'opéra et lui a donné envie de devenir chanteuse lyrique, avec une chanson de variété française, La Vie en Rose d'Édith Piaf. La mezzo-soprano Stéphanie d'Oustrac suit avec l'un de ses rôles clés, Carmen, et son air le plus célèbre, doucement accompagnée par le National de France et le Chœur de Radio France. Pour donner une place à la musique de film, la Maîtrise de Radio France chante Les Moulins de mon Cœur dans la version de Michel Legrand, puis Ludovic Tézier revient au grand opéra avec l'air d'Athanaël extrait de Thaïs. Le baryton reviendra avec la soprano Ermonela Jaho pour le duo final du même ouvrage de Massenet, puis pour le duo de l'acte II de Don Carlos, qu'il avait chanté à Bastille face à Kaufmann remplacé aujourd'hui par Francesco Demuro.

Avec Summertime du Porgy & Bess de Gershwin et la Marseillaise de Rouget de Lisle orchestrée par Berlioz en conclusion, la soprano Marie-Laure Garnier est bien mise en avant lors de ce concert, avec son timbre coloré et sa ligne de chante vivante. L'Orchestre National de France profite aussi de certains morceaux pour montrer sa pure qualité symphonique, avec notamment un extrait de Petroushka de Stravinsky ou la Bacchanale de Saint-Saëns, en plus d'accompagner les chœurs sans solistes dans l'Alleluia du Messie de Haendel et l'Hymne à la Joie de la 9^e de Beethoven, ainsi que plusieurs artistes instrumentaux. Parmi ceux-ci, on entend tout d'abord Vilde Frang dans un extrait de la Symphonie Espagnole de Lalo, et Daniil Trifonov dans la vivacité d'une version raccourcie des Variations Paganini de Rachmaninov.

La Marseillaise embrase une dernière fois l'atmosphère, avant que le ciel ne s'illumine sous les musiques de variétés d'Outre-Mer avec un splendide feu d'artifice.

Crédits photographiques : © Christophe Abramowitz