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Montpellier Danse : du hip hop aux majorettes

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Festival Montpellier Danse.
Montpellier. Agora de la danse. 30-VI-23. Majorettes, pièce chorégraphique de Mickaël Phelippeau. Avec les Major’s Girls : Laure Agret, Josy Aichardi, Jacky Amer, Isabelle Bartei, Anna Boccadifuoco, Dominique Girard, Myriam Jourdan, Martine Lutran, Gianna Mandallena, Chantal Mouton, Marjorie Rouquet et Myriam Scotto D’apollonia. Regard dramaturgique : Anne Kersting. Collaboration artistique : Marie-Laure Caradec

Opéra Comédie. 30-VI-23. Kader Attou : Symfonia Pieśni Żałosnych. Chorégraphie : Kader Attou. Musique : Henryk Mikołaj Górecki, Symphonie n°3 pour soprane et orchestre, opus 36 Éditions Chester / Éditions Mario Bois-Paris. Lumières : Françoise Michel. Costumes : Nadia Genez. Avec : Aïda Boudrigua, Amine Boussa, Capucine Goust, Erwan Godard, Salem Mouhajir, Ioulia Plotnikova, Sébastien Vela Lopez, Nicolas Majou, Vaishali Trivedi, Majid Yahyaoui

Le 43e Festival de a relu magnifiquement l'histoire de la danse en mettant en avant l'importance des reprises, magnifiant ainsi la notion de répertoire dans la danse d'aujourd'hui. Entre une reprise du chorégraphe hip-hop et une création de autour de majorettes sexagénaires, c'est tout un spectre de la danse que nous offre le festival.

À toutes femmes, tout honneur : sur la belle scène extérieure de l'Agora de la danse, douze femmes sont arrivées. Douze Majorettes d'un âge certain, sexagénaires ou septuagénaires, à l'exception d'une seule, qui est la fille de Josy la capitaine. Ce sont les Major's Girls, des Montpelliéraines qui ont fondé ce groupe de majorettes en… 1964. Certaines sont là depuis le début. Elles arrivent en collants lycra, petites bottines blanches, veste blanche et bleu vif, coiffées avec précision, le sourire jusqu'aux oreilles et le bâton bien en main. Elles dansent alors avec une précision et un sens de l'ensemble impeccable.

On ne blague pas, dans les rangs des majorettes ! Mais on y a un plaisir fou à montrer son savoir, autant qu'on se fait des frayeurs en lançant son bâton très haut avec l'angoisse de rater sa récupération. Josy, la capitaine du groupe, a 74 ans et une pêche formidable. Elle guide ses camarades sans jamais être hautaine ni autoritaire, ce qui est exemplaire. Elles ont toutes un point commun : la joie du rythme, du geste et de cette fierté à déjouer les effets du temps, mais aussi les goûts d'un public étonné. Mais rapidement subjugué par la joie communicative de leur danse sur la musique sans cesse répétée de Fade to Grey du groupe Visage, tube éclatant des années 80. La qualité de l'ensemble chorégraphié montre vite la minutie du travail. Viennent ensuite leurs témoignages, mis en situation par , danseur-metteur en scène qui explore le concept de danse-portrait depuis plusieurs années.

Chacune à leur tour, ces femmes se racontent, expliquent comment elles sont entrées dans ce groupe de Majorettes, ce que cela leur a apporté, et surtout, en quoi cela les structure encore aujourd'hui et en quoi cela les a aussi libérées d'une routine de leur quotidien. Elles racontent leurs tournées dans le monde entier, leur féminité, leur sororité, aussi. On en ressort vitaminé, avec un regard différent sur cet art-sport rassembleur.

C'est une autre histoire dans laquelle on replonge avec Symphonya Piesni Zalosnych (un titre compliqué qu'il ne serait pas inutile de rebaptiser…) à l'Opéra Comédie de Montpellier, l'esprit créatif du hip-hop des années 2010. est alors le premier chorégraphe de hip-hop nommé à la tête d'un Centre chorégraphique national, en l'occurrence celui de La Rochelle. Désormais à la tête d'une compagnie importante et de bons moyens, il peut s'engager dans des projets significatifs. Et s'emparer notamment d'une symphonie du polonais Henryk Gorecki, qui fascine alors le jeune chorégraphe.

Treize ans après sa création dans ce même festival , a décidé de la reprendre pour mieux la comprendre, la relire, la ré-habiter. C'est étonnant de voir à quel point cette œuvre s'insère davantage dans l'univers de la danse contemporaine plutôt que dans celui du hip-hop. Comme si ce dernier s'était alors laissé emporter par la vague d'un univers contemporain voulant à tout prix « vampiriser » l'univers hip-hop. Ce qui a d'ailleurs trop souvent dilué son esprit dans un univers plus lisse qu'il n'était à ses débuts .

Le résultat de ce brassage est ici, pour autant, assez réussi. Les dix danseurs se laissent porter par la musique, prenante et parfois envahissante, mais au final, les moments de danse les plus séduisants, sont bien ceux de hip-hop. Les garçons notamment, s'enivrent de leurs ports de bras superbes, et jouent de leurs déséquilibres du bas du corps devenu caoutchouc avec une aisance et une élégance très réjouissantes. Sans oublier un jeu de lumières étudiées, et une ultime scène en manteaux qui laissent dans la rétine une belle image finale.

Crédits photographiques : Majorettes © Philippe Savoir  ; Symfonia Pieśni Żałosnych © JC Couty et D. Bourletsis

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Montpellier. Agora de la danse. 30-VI-23. Majorettes, pièce chorégraphique de Mickaël Phelippeau. Avec les Major’s Girls : Laure Agret, Josy Aichardi, Jacky Amer, Isabelle Bartei, Anna Boccadifuoco, Dominique Girard, Myriam Jourdan, Martine Lutran, Gianna Mandallena, Chantal Mouton, Marjorie Rouquet et Myriam Scotto D’apollonia. Regard dramaturgique : Anne Kersting. Collaboration artistique : Marie-Laure Caradec

Opéra Comédie. 30-VI-23. Kader Attou : Symfonia Pieśni Żałosnych. Chorégraphie : Kader Attou. Musique : Henryk Mikołaj Górecki, Symphonie n°3 pour soprane et orchestre, opus 36 Éditions Chester / Éditions Mario Bois-Paris. Lumières : Françoise Michel. Costumes : Nadia Genez. Avec : Aïda Boudrigua, Amine Boussa, Capucine Goust, Erwan Godard, Salem Mouhajir, Ioulia Plotnikova, Sébastien Vela Lopez, Nicolas Majou, Vaishali Trivedi, Majid Yahyaoui

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