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Augustin Hadelich à la Radio Bavaroise pour le concerto de Ligeti

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Munich. Herkulessaal. 16-VI-2023. Jean Sibelius (1865-1957) : Le cygne de Tuonela, op. 22/2 ; György Ligeti (1923-2006) : Concerto pour violon et orchestre ; Antonín Dvořák (1841-1904) : Symphonie n° 7, op. 70. Augustin Hadelich, violon ; Orchestre symphonique de la Radio Bavaroise ; direction : Thomas Søndergård

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propose en complément du Concerto de Ligeti des interprétations un peu trop extérieures de tubes de Sibelius et Dvořák.


Karina Canellakis, qui devait diriger ce programme, a annulé sa participation il y a quelques semaines, pour raisons familiales. Nous l'avions entendue échouer à donner forme au concerto de Ligeti, avec le même violoniste, en février dernier à Berlin. Elle cède ici la place à , qui a gardé l'essentiel du programme initialement prévu.

Seul le court poème symphonique de Sibelius qui ouvre le programme est en effet le choix du chef : autant le dire tout de suite, c'est le moment le plus réussi du concert. Idéale pierre de touche pour un orchestre symphonique, Le cygne de Tuonela montre ici des cordes d'une transparence admirable, et surtout des solos de vents qui forcent l'admiration. Søndergård dirige l'orchestre moins comme un paysage infernal et désolé que comme une suite d'émotions fortes : rien de fantomatique ici, au contraire, plutôt les couleurs vives des flammes de l'enfer.

Le concerto de Ligeti permet cette fois, contrairement à la confusion berlinoise, d'apprécier convenablement l'interprétation d', et il est fort heureux que cette œuvre majeure trouve en lui un défenseur aussi inspiré. Il choisit pour conclure le concerto la redoutable cadence écrite par Thomas Adès sur les indications de Ligeti, qu'il juge aussi difficile que l'ensemble du concerto – Ligeti n'a pourtant pas peur dans ses concertos de soumettre les solistes à des défis immenses. Peut-être le jeu du dialogue avec l'orchestre pourrait être plus riche que ce que propose ici Søndergård, mais la conception de Ligeti est respectée, avec les différences d'écriture marquées entre les mouvements, l'alternance entre la virtuosité insistante et les moments plus retenus du premier mouvement, la poésie impalpable de l'aria qui ouvre le deuxième mouvement, l'intensité de la passacaille : Hadelich démontre tout au long de la partition une palette infinie de sonorités, de nuances dynamiques, de notations expressives.

Le lien avec la Symphonie n°7 de Dvořák qui clôt le concert est tout sauf évident. en donne une interprétation moins tragique que théâtrale, avec des timbales chargées de ne jamais laisser retomber la tension. Il y a une séduction certaine dans cette vision, et le généreux volume sonore de l'orchestre a de quoi emporter l'auditeur, mais l'ensemble reste assez superficiel. Le chef donne l'impression de ne pas s'intéresser beaucoup au son de l'orchestre : les cordes graves qui ouvrent l'œuvre ont encore une belle profondeur, mais l'ensemble des cordes prend dans la suite de l'œuvre une sonorité un peu stridente qui n'est pas très plaisante ; les vents sont souvent mis très en avant, ce qui permet d'entendre la haute qualité des solistes de l'orchestre (dont le flûtiste Philippe Boucly, dont c'est le dernier concert après 35 ans passés à la Radio bavaroise), mais Søndergård pèche ici par manque de nuances.

Crédits photographiques © BR/ Astrid Ackermann

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