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Jeux de mots, jeux de notes pour le Festival Passe ton Bach d’abord

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Toulouse. Auditorium Saint-Pierre des cuisines. 4-VI-2023, 11h : L’oiseau ravage. Charlène Moura, saxophone, voix et objets sonores. Marek Kastelnik, piano. 12h : Marimbach. Sandrine Tilly, flûte. Jean-Sébastien Borsarello, percussionniste.

Chapelle des Carmélites. 13h : Jean-Sébastien Bach (1685-1750) : Concerto brandebourgeois n°5. Ensemble baroque de Toulouse.

Cloître des Chartreux. 14h : Fuite(s) pour flûte(s). Lucie Jahier, flûtes et compositions. Léo Rousselet, conception et techniques gouttes d’eau.

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Comme une balade en musique dans les rues toulousaines, les petites pastilles musicales d'une trentaine de minutes du Festival , permettent à chaque festivalier de se concocter une programmation éclectique sur mesure.

La thématique de cette nouvelle édition, « Expédition Brandebourgeois », est bien loin de représenter la richesse de la créativité des artistes invités. Même si celle-ci retranscrit parfaitement la proposition de l' à l'initiative de cette manifestation, les relectures modernes, syncrétiques et inventives de la musique du Cantor foisonnent dans cette programmation abondante.

Prise de Bach avec L'oiseau ravage

Au regard des petits jouets qui accompagnent la protagoniste et du plumage de corbeaux dont se pare les épaules des deux artistes, on aurait facilement imaginé un spectacle musical pour les tout-petits. C'est finalement une relecture de Bach selon des inflexions jazzy que nous proposent la saxophoniste tout en voix , et le pianiste . Composé de trois parties bien distinctes, ce spectacle débute par un duo sur l'aria des Variations Goldberg et celle de la Cantate BWV 31 qui se transforme rapidement en prise de bec ! L'osmose des deux musiciens se concrétise dès l'entracte (musical !) avec l'Invention n°6 en mi majeur BWV 777 tout en onomatopées, menée a cappella (des « pui pui » évidemment !) : c'est drôle et agréablement impertinent.

Le Concerto pour quatre clavecins en la mineur BWV 1065 est réintitulé « Le Messager des Étoiles » au regard des consonances free jazz où harmonies et thèmes disparaissent au profit de l'énergie collective et de l'improvisation des deux musiciens. Pas besoin d'une composition originale pour identifier la patte des deux artistes, même s'ils ont agrémenté leur programmation de Délicate ascension. Ce petit concert se conclut avec une touche pop a cappella, avec Blackbird des Beatles inspiré de la Suite pour luth en mi mineur BWV 996 du Cantor.

Marimbach avec deux musiciens de l'Orchestre du Capitole

Les jeux de mots perdurent dans ce second concert, et cela afin de décomplexer l'approche que beaucoup peuvent se faire de la musique baroque de Bach. Du jazz on passe aux musiques du monde avec la flûte solo et son collègue de l'Orchestre national du Capitole, le percussionniste .

La relecture est ici évidente au regard de l'instrumentarium choisi : le marimba, tout droit venu de la musique latino-américaine, est bien loin de la musique allemande du XVIIe et XVIIIe siècles. Mais l'art de la transcription était monnaie courante du temps de Bach, que le Cantor pratiquait d'ailleurs lui-même pour ses propres œuvres. Alors finalement, pourquoi pas ! Le voyage est donc autant temporel que géographique, avec tout d'abord la Suite pour luth et do mineur BWV 997, puis une œuvre du compositeur néo-zélandais Gareth Farr qui nous amène du Bali au Japon, grâce à l'emploi de la rondeur et du timbre chaud de la flûte en sol, pour terminer avec du reggae indien.

Bach en version originale

Ce qui est souvent très apprécié dans les « pastilles » musicales menées par l', c'est l'approche pédagogique et ludique de son directeur . Nous voilà donc embarqués dans le conflit typiquement français entre le style italien et français, entre celui de la viole de gambe et du violoncelle, dont Jean-Sébastien Bach n'avait que faire : preuve en est avec ce Concerto Brandebourgeois n°6 !

La simplicité des parties de viole n'enlève pas tout le charme du jeu des instrumentistes, soutenu par une basse continue solide constituée du clavecin et de la contrebasse et de deux parties d'alto tout du moins ardues. Le petit effectif se caractérise par la lisibilité des lignes et la douceur des sonorités, qui matérialise une fluidité de bon aloi.


Fuite(s) pour flûte(s), un concert d'un litre

Coup de cœur de la journée : la créativité de la flûtiste-compositrice Lucie Jahiet et de qui a élaboré une installation lui permettant de contrôler les chutes de gouttes d'eau sur des lames de xylophones (et bien d'autres choses !), programmées ou non par ordinateur. Des microphones disposés sous ces points d'impacts amplifient et traitent le son capté par la vibration sonore.

Le petit chapiteau implanté sur la pelouse du cloître des Chartreux participe à la magie et à la poésie de ce concert intimiste et participatif. L'installation n'est pas un frein, loin de là, à l'écoute des quatre mouvements la Sonate BWV 1034, les compositions originales (Chant de la pluie, Flunambule, Amaliko) proposant par la suite un large panel des possibilités de ce nouvel instrument sorti tout droit de la tête des artistes.

L'attention des petits et des grands est à son comble grâce à la délicatesse de ces gouttes d'eau. La flûtiste, parfaitement consciente de l'effet produit, parle brièvement et seulement à mi-voix pour ne pas extraire chacun de l'atmosphère onirique de cette belle proposition. Bach est intemporel, mais il est aussi une belle source d'inspiration pour les artistes invités de cette audacieuse édition.

Crédits photographiques : L'oiseau ravage © Studio H ; et © Charlotte Saulneron ; Fuite(s) pour flûte(s) © Le cirque des Petites Natures

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Toulouse. Auditorium Saint-Pierre des cuisines. 4-VI-2023, 11h : L’oiseau ravage. Charlène Moura, saxophone, voix et objets sonores. Marek Kastelnik, piano. 12h : Marimbach. Sandrine Tilly, flûte. Jean-Sébastien Borsarello, percussionniste.

Chapelle des Carmélites. 13h : Jean-Sébastien Bach (1685-1750) : Concerto brandebourgeois n°5. Ensemble baroque de Toulouse.

Cloître des Chartreux. 14h : Fuite(s) pour flûte(s). Lucie Jahier, flûtes et compositions. Léo Rousselet, conception et techniques gouttes d’eau.

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