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Krystian Zimerman en majesté à la Fondation Louis Vuitton

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Paris. Fondation Louis Vuitton. 01-VI-2023. Johann Sebastian Bach (1685-1750) : Partita n.1 en si bémol majeur BWV 825. Partita n. 2 en do mineur BWV 826. Karol Szymanowski (1882-1937) : 9 Préludes, op. 1 n. 1, 2, 7, 8. 20 Mazurkas, op. 50 n. 13-16. Frédéric Chopin (1810-1849) : Sonate pour piano n. 3, op. 58. Krystian Zimerman, piano

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Entendu dans deux quatuors de Brahms en avril, revient à la Fondation Louis Vuitton pour un récital splendide, particulièrement génial dans les pièces de Szymanowski en milieu de programme.

Après son concert en formation de chambre six semaines plus tôt, retrouve un Auditorium de la Fondation Vuitton complet pour un récital dans lequel il apparaît particulièrement détendu. Entré avec une partition sur feuilles A4 horizontales, prévue pour ne pas nécessiter de tourneur de page, il débute les Partitas n°1 & 2 BWV 825-826 de Bach en la regardant régulièrement, tandis qu'il ne l'effleurera même plus du regard dans la sonate de Chopin en fin de programme.

Altier, le Praeludium ouvre la Partita n°1 en présentant une utilisation des pédales inhabituelles pour ce type de pièces. Pour autant, jamais le jeu dénué de tout rubato ne semble dénaturé, seulement accentué à sa juste mesure par le toucher. Une sirène d'alarme se fait entendre à peine une seconde à la fin de ce prélude, mais on l'a dit : le pianiste est parfaitement détendu. Lui qui aurait pu quitter d'autres concerts pour moins que cela tout au long de sa carrière semble au contraire cette fois à peine dérangé, de même qu'il s'excuse presque de tousser à la fin de la Sarabande, le plus beau moment de cette partita, ou qu'il sourit à une note tapée bien à côté à l'aigu en début de Gigue, alors que les deux menuets précédents étaient splendides.

Plus longue et entendue bien plus romantique sous ses doigts auparavant, la Partita n°2 perd aujourd'hui tout pathos avec une Sinfonia encore marquée par l'utilisation des pédales, sans pour autant être très accentuée. La Fugue s'y montre particulièrement bien gérée par une dextérité toujours inaltérable, immédiatement enchaînée à une Allemande plus concentrée. Là encore, la Sarabande se démarque, cette fois par sa profondeur, puis libère un Rondeau allègre qui laisse vite la place au Capriccio de la même tenue.

En seconde partie, le pianiste polonais revient à son confrère Szymanowski dont il a enregistré récemment un magnifique album. Il livre les quatre des 9 Préludes de l'opus 1 déjà choisis pour Deutsche Grammophon, puis les quatre des 20 Mazurkas de l'opus 50. Encore supérieure à son enregistrement, l'interprétation touche ici des sommets de retenue et de majesté dans le romantisme des préludes n°1 et 2 ainsi que dans le n°8. Ensuite, les Mazurkas n°13 à 16 affichent quasiment le même niveau d'exception, toujours parfaitement dosées selon les indications de chacune.

En dernière partie, Zimerman reprend la Sonate n°3 de Chopin, ici un peu plus vif et percussif qu'avec les pièces précédentes, sans tout à fait décupler les émotions de l'Allegro maestoso par son jeu toujours limité dans l'élan. Rapide, le Scherzo démontre la maturité et la réserve d'agilité du très grand pianiste, sans se montrer assez joueur pour fasciner non plus. Dans cette approche, le manque de poids du Largo ne surprend pas, comme si ce récital ouvert par Bach restait sous les hospices du luthérien pour limiter les émotions, pourtant faciles à magnifier dans cette partition romantique. C'est alors avec le Finale que Zimerman revient à son meilleur, d'une agilité sans faille à la main droite et d'une main gauche toujours apte à s'accorder pour construire un discours puissant.

L'artiste rentre une dernière fois en coulisse sous les applaudissements, sans avoir offert aucun bis. On attendra donc encore pour découvrir sous ses mains un 5ème prélude de Szymanowski.

Crédits photographiques : © ©Bartek Barczyk

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Paris. Fondation Louis Vuitton. 01-VI-2023. Johann Sebastian Bach (1685-1750) : Partita n.1 en si bémol majeur BWV 825. Partita n. 2 en do mineur BWV 826. Karol Szymanowski (1882-1937) : 9 Préludes, op. 1 n. 1, 2, 7, 8. 20 Mazurkas, op. 50 n. 13-16. Frédéric Chopin (1810-1849) : Sonate pour piano n. 3, op. 58. Krystian Zimerman, piano

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