Trois sonates pour violon et piano par David Grimal et Itamar Golan
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Francis Poulenc (1899-1963) : Sonate pour violon et piano. Igor Stravinsky (1882-1971) : Divertimento pour violon et piano. Sergueï Prokofiev (1891-1953) : Sonate pour violon et piano n° 1 en fa mineur op. 80. David Grimal, violon ; Itamar Golan, piano. 1 CD La Dolce Volta. Enregistré à la Salle Philharmonique de Liège en juin-juillet 2022. Notice de présentation quadrilingue (français-anglais-allemand-japonais). Durée : 63:41
La Dolce VoltaTrois sonates emblématiques du répertoire pour violon et piano des années 1930-1940 sont au programme du nouveau disque de David Grimal et d'Itamar Golan.
Ce disque est né du projet des deux artistes d'aborder la période d'effervescence qu'à connu Paris dans l'entre-deux guerres, notamment grâce à l'accueil de nombreux musiciens étrangers venus s'y installer pour fuir la montée des totalitarismes. Le programme s'est ensuite également fait l'écho de la guerre qui sévit actuellement en Ukraine. Il rassemble en effet un compositeur né en Ukraine actuelle (Sergueï Prokofiev), un compositeur né en Russie (Igor Stravinsky) et un Français (Francis Poulenc) dans une volonté de transcender par la musique les conflits géopolitiques en cours. Nous ne nous aventurerons pas à essayer de répondre à la question de savoir si la réconciliation des peuples et de leurs dirigeants à travers la musique est possible. Tout ce que nous pouvons dire est que ce disque est une véritable réussite tant au niveau du choix du répertoire que de celui de l'interprétation par les deux musiciens, David Grimal et Itamar Golan.
La Sonate pour violon et piano de Poulenc est une œuvre âpre et austère qui connaît peu de moments d'apaisement comme si elle se faisait le témoignage de la vie à Paris sous l'occupation allemande. On est loin par exemple de la mélancolie tranquille de la Sonate pour flûte et piano composée une dizaine d'années plus tard en 1957. David Grimal et Itamar Golan unissent leurs instruments de sorte qu'aucun ne domine sur l'autre. Les sonorités fusionnent et font ressortir chaque nuance, chaque couleur, chaque subtilité des quatre mouvements.
Tiré du ballet Le Baiser de la fée créé à l'Opéra de Paris en 1928, le Divertimento pour violon et piano d'Igor Stravinsky débute comme une douce méditation avant de devenir de plus en plus dansante et virtuose. À nouveau les deux artistes, dépassant sans heurt et sans esbroufe toutes les difficultés techniques de la pièce, ne semblent faire plus qu'un même si le piano a ici davantage un rôle d'accompagnateur destiné à mettre en valeur le violon. On est dans la joie tout en gardant une certaine sobriété bienvenue dans cette pièce qui apporte une légèreté bienvenue au milieux des deux autres beaucoup plus sombres.
Dernière œuvre du disque, la Sonate pour violon et piano n° 1 en fa mineur op. 80 de Sergueï Prokofiev a été décrite par le compositeur comme « Du vent passant dans un cimetière ». Tout est dit sur cette pièce sombre, lourde, souvent cantonnée au registre grave où le violon du premier mouvement (Andante) semble chanter un chant de deuil, à peine soutenu par le piano. D'une noirceur et d'une violence supérieure à la Sonate de Poulenc, la Sonate de Prokofiev ne sombre cependant pas non plus dans le pathos. La partition se suffit à elle même et les deux musiciens ne cherchent pas à la surinterpréter par une multiplication d'effets ou l'utilisation d'un vibrato trop marqué ce qui l'aurait rendue indigeste. Bien au contraire, David Grimal et Itamar Golan laissent à l'émotion de l'auditeur la place de s'exprimer également.
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Francis Poulenc (1899-1963) : Sonate pour violon et piano. Igor Stravinsky (1882-1971) : Divertimento pour violon et piano. Sergueï Prokofiev (1891-1953) : Sonate pour violon et piano n° 1 en fa mineur op. 80. David Grimal, violon ; Itamar Golan, piano. 1 CD La Dolce Volta. Enregistré à la Salle Philharmonique de Liège en juin-juillet 2022. Notice de présentation quadrilingue (français-anglais-allemand-japonais). Durée : 63:41
La Dolce Volta