Le festival June Events se lance aux Ateliers de Paris

Soirée d'ouverture du festival June Events aux Ateliers de Paris dans le bois de Vincennes avec deux propositions, le solo intime et personnel du Belge Habib Ben Tanfous et la pièce musicale et chorégraphique décapante et détonnante d'Aina Alegre.

Comment construit-t-on son identité ? Dans Ici je lègue ce qui ne m'appartient pas, entre le pays de son père, celui de sa mère et celui de ses grands-parents, Habib Ben Tanfous cherche à trouver sa place au milieu des gens et des souvenirs. Pour celui qui porte le même prénom que son arrière, grand-père, qu'il n'a pas connu, Habib est aussi le prénom du père de la nation tunisienne, Bourguiba. Alors, Habib se souvient de son oral d'histoire à 15 ans, des mariages auxquels il assistait enfant, du métier de son père qui construisait la ville des enfants des autres. Le portrait sensible et très personnel s'incarne dans une danse sensuelle et éruptive au torse nu, par un interprète bossu par intermittence avec son dos ultra souple.

THIS IS NOT (an act of love & resistance) est la première pièce grand format d'Aina Alegre, une danseuse, performeuse et chorégraphe que l'Atelier de Paris accompagne et qui vient d'être nommée co-directrice du Centre chorégraphique national de Grenoble. Elle s'intéresse à la création chorégraphique comme un terrain pour « réimaginer » le corps et explore différentes cultures et pratiques corporelles. Ici autour d'un quatuor féminin de cuivre, composé de trois trombones à coulisse et d'un tuba et de cinq danseurs et danseuses, Aina Alegre fait une pièce « statement », une proposition affirmative autour de corps divers et engagés dans un espace temps étiré, éclairé par un soleil de minuit, subissant les foudres d'un orage magnétique dans des lumières rouges et stroboscopiques. Boucle indéterminée de parcours individuels, la composition chorégraphique enchaîne par l'absurde des expressions corporelles crânes inspirées de la danse irlandaise ou des danses urbaines. Malgré la musique intense et intéressante interprétée en direct par les musiciennes de cuivre ou en électroacoustique, le format peine à convaincre et semble un peu vain.

Crédits photographiques : © Michiel Devijver. Phile Deprez