La compositrice Kaija Saariaho « s'est éteinte paisiblement dans son lit, à son domicile, à Paris », à l'âge de 70 ans, des suites d'un cancer. Elle était apparue en public à la Philharmonie de Paris à l'automne dernier, très affaiblie, à l'occasion d'œuvres programmées par son compatriote Klaus Mäkelä et l'Orchestre de Paris.
Compositrice célébrée de son vivant, élue à l'Académie des Beaux-Arts en mai 2022, elle avait été la compositrice du Festival Présences 2017, reconnue pour son corpus de pièces pour le violoncelle et ses opéras. Son premier opéra L'amour de loin (Clef d'Or ResMusica), co-commande du Festival de Salzbourg 2000 et du théâtre du Châtelet, avait été donné au Met dans la saison 2016-2017. C'était la première fois depuis 1903 que la maison lyrique new-yorkaise programmait un opéra d'une compositrice. En 2010 son opéra Emilie est créé à Lyon sous la baguette de Kazushi Ono avec Karita Mattila dans le rôle-titre. En 2016 son avant-dernier opéra, Only the sound remains, interprété notamment par Philippe Jaroussky, est donné dans une mise en scène de Peter Sellars à Garnier. Pour son cinquième et dernier opéra Innocence, donné à Aix en 2021 dans la mise en scène de Simon Stone, avec le LSO sous la direction de sa compatriote Susanna Mälkki, elle a été récompensée comme compositrice de l'année par les Victoires de la musique classique 2022.
En 2013, les Éditions MF avaient réuni dans « Le passage des frontières » les écrits de la compositrice sur 30 ans de création (1980-2010), contribution essentielle pour mieux appréhender l'une des personnalités les plus importantes de la création musicale contemporaine. (JCLT)
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