Pour Emmanuel Hondré, directeur général de l'Opéra national de Bordeaux qui a annoncé aujourd'hui sa saison 2023/2024, « conduire une maison d'Opéra aujourd'hui est compliqué. A Bordeaux, nous avons bénéficié du soutien de la Ville, de l'Etat et d'un soutien exceptionnel pour payer la facture d'énergie, mais aussi d'un mécénat doublé en période de crise. Nous avons tout fait pour recalibrer les projets et alléger ce qui était possible, sans jamais annuler. » Après avoir passé le cap d'une saison difficile, la première post-Covid, et retrouvé une moyenne de fréquentation de 85 % pour les spectacles et de 75 % pour les concerts, la maison d'opéra bordelaise annonce une saison allégée 2023/2024 (30 levers de rideaux en moins), mais sans changer la diversité du projet artistique. L'objectif de la direction était de ne rien sacrifier et de garder l'équilibre entre musique savante et musique du monde, danse et opéra, versions scéniques et concerts, professionnel et participatif…
Initialement prévue pour s'arrêter en 2023, la résidence de Pygmalion, l'ensemble dirigé par Raphaël Pichon, va ainsi être prolongée. De même, l'orchestre d'enfants Demos va continuer à titre exceptionnel et expérimental pour une troisième promotion à dominante rurale, Demos 3. Pour les 10 ans de l'Auditorium, le concert d'ouverture de saison sera dirigé le 23 septembre par Joseph Swensen, le nouveau directeur musical de l'Orchestre national Bordeaux Aquitaine. Le concert sera retransmis en direct sur 11 places bordelaises et dans une trentaine de lieux de Nouvelle Aquitaine. Le chef proposera aussi sa version réduite du Ring de Richard Wagner dans un concert symphonique le 4 avril 2024.
La saison lyrique proposera neuf spectacles, dont quatre grands titres, avec quatre histoires collectives. Rusalka de Dvořák, en alliance avec les opéras du Sud avec une nouvelle mise en scène de Jean-Philippe Clarac et Olivier Deloeil qui s'annonce étonnante ; Les Pêcheurs de perles, reprise de la mise en scène de Yoshi Oïda, avec une très belle distribution (Florian Sempey, Jonah Hoskins, Mathieu Lécroart et la prometteuse Louise Foor) ; West Side Story, de Robbins et Bernstein, pour une production internationale et La Bohème, qui marquera la deuxième étape de l'Opéra national de Bordeaux dans le zéro achat, après l'expérience du Requiem de Mozart avec Stéphane Braunschweig. Emmanuel Hondré n'a pas passé de commande d'opéra depuis son arrivée, mais le fera pour la saison 2024-2025 avec l'Opéra Comique et l'Opéra de Limoges, sur un sujet contemporain.
Quatre grands ballets annoncés aussi du côté du Ballet de Bordeaux, dirigé par Eric Quilleré. La saison commencera en octobre 2023 avec un triptyque Jerome Robbins/Johann Inger et Pontus Lindberg, trois chorégraphes différents et complémentaires. Pour le traditionnel et très attendu ballet de Noël, une nouvelle production de Giselle, dans la chorégraphie de Jean Coralli et Jules Perrot, sera confiée à la designeuse Matali Crasset, qui a déjà commencé avec les ateliers de costumes un travail autour du tutu, avec des matériaux venant uniquement de France. La soirée Golden Hours réunira en mars trois pièces de Hans van Manen, Paul Lightfoot et Sol Leon, et Within the Golden Hours de Christopher Wheeeldon, que la nouvelle étoile du Ballet de Bordeaux, Mathilde Froustey, nommée tout récemment, a dansé au San Francisco Ballet. Enfin, Notre-Dame de Paris de Roland Petit sera repris en juillet.
Le Ballet de l'ONB fera une grande tournée en Chine en avril et mai 2024, à l'occasion du 60ème anniversaire de la reconnaissance de la Chine par la France, dans le cadre d'un échange qui permettra aux spectateurs parisiens et bordelais de découvrir Le pavillon aux pivoines par la Troupe nationale d'opéra traditionnel du Jiangsu en octobre 2024. (DG)
