Le Festival international des Hortillonnages d’Amiens, porté par l’association Art&Jardins Hauts-de-France, ouvre ce week-end et pour cinq mois sa 14e édition. Créé en 2010 par Gilbert Fillinger, alors directeur de la Maison de la Culture de la ville, la manifestation met en avant la jeune création paysagère et artistique dans un site bucolique de marais, les hortillonnages, abritant parcelles maraîchères et jardins flottants. Sur 300 hectares, à deux pas du centre ville ou en barque, le parcours permet de découvrir 50 œuvres, dont 14 nouvelles cette année, parfois sonores, dans un cadre paysager.
Créations 2023, La Cordée des membres du collectif Les Faufilées, mi paysagistes, mi machinistes à La Monnaie, met en scène sur un îlot des filets et cordes en chanvre issus de l’Opéra de Bruxelles. Céramophone de l’artiste céramiste Lana Ruellan et du compositeur de musique électronique Baptiste Roger, joue avec l’air et l’eau. Dans un système de balancier en acier et contrepoids, les jolies jarres en céramique plongeant dans l’eau d’une mare émettent divers sifflements en accord avec le lieu, le musicien étant venu s’inspirer de l’empreinte sonore du lieu, avec des chants d’oiseaux principalement en ré. Ailleurs on découvre une cabane emplie de Carillons qu’il est possible d’actionner (par les étudiants de Jacasse). À trois endroits sur le parcours, les Hortillophones, sorte de machineries acoustiques en céramique de Raphaëlle Duquesnoy (2019), ne produisent pas de sons mais amplifient les particularités du paysage sonore environnant quand on colle son oreille à une extrémité, un peu à la façon de gros coquillages ouverts sur l’extérieur. Au bord de l’eau, jouxtant un beau jardin potager, l’installation musicale du collectif CLAP, Les Berges sonores (2016), installée sous une sorte de grand ponton en bois, produit du son au gré des clapotis. (NF)
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