A côté des difficultés inhérentes à la situation actuelle, similaire à celle des autres maisons lyriques (inflation, hausse des charges et des coûts fixes, baisse des subventions), l’Opéra national du Rhin a pu compter sur de très bonnes recettes de billetterie et une augmentation de ses abonnés. Malgré cela, la part du budget consacré à la création artistique est en baisse. Pour la saison prochaine, c’est le lyrique qui en fait les frais avec une production en moins, à l’avantage du Ballet, un choix assumé par Alain Perroux, le directeur général et Bruno Bouché, le directeur du Ballet. Cela n’empêche pas la programmation d’être riche et fort intéressante avec pour commencer et dans le cadre des 40 ans du festival Musica une création mondiale de Simon Steen-Andersen, Don Giovanni aux enfers ; une nouvelle production de Lakmé par Laurent Pelly, pas donné à Strasbourg depuis les années 50 ; la création mondiale scénique du Journal d’Hélène Berr de Bernard Foccroulle avec Adèle Charvet (une version de concert sera donnée en juin aux Bouffes du Nord) ; la création française de Polifemo de Porpora dans une nouvelle production de Bruno Ravella avec Franco Fagioli ; la comédie musicale Les Fantasticks par Myriam Marzouki qui fera une tournée dans les villes du Grand Est ; Michael Spyres sera Lohengrin pour ses débuts dans Wagner dans une nouvelle production dirigée par Aziz Shokhakimov ; la rareté Guercoeur d’Albéric Magnard par Christof Loy et avec Stéphane Degout, une nouvelle production qui sera la 3e de l’histoire de l’œuvre ; et pour finir une nouvelle Norma signée Marie-Eve Signeyrole avec Karine Deshayes dans le rôle-titre. Ajoutons également en septembre un récital de l’excellent baryton Huw Montague Rendall (entendu cette saison en Papageno à Strasbourg et Paris), début d’une belle série comme toujours (Finley, von Otter, Fuchs, Dubois). (NF)
Pour la saison danse, la première création de la saison 2023-2024 du Ballet de l’Opéra du Rhin aura lieu à Bayonne le 9 septembre, dans le cadre du festival Le Temps d’aimer la danse, avec un ballet de Bruno Bouché, Clément Hervieu-Léger et Daniel San Pedro d’après le roman noir On achève bien les chevaux d’Horace Mc Coy. Les trois artistes signeront ensemble la conception, la mise en scène et la chorégraphie pour 32 danseurs du Ballet du Rhin, 8 comédiens de la Comédie des Petits Champs et 4 musiciens. Le spectacle sera ensuite repris au Gymnase Japy à Paris les 16 et 17 septembre, puis en novembre à la Maison de la Danse de Lyon, en février 2024 au Théâtre de Caen, en mars 2024 à La Filature de Mulhouse et en avril 2024 à l’Opéra de Strasbourg à la Maison de la culture d’Amiens. Le Ballet de l’Opéra national du Rhin participera également à la nouvelle édition des Ballets européens du XXIe siècle avec le Ballet Preljocaj d’Aix-en-Provence, le Ballet national de Marseille et le Ballet national de Norvège, le 17 avril 2024 à Mulhouse. Enfin, de nombreuses reprises sont prévues au cours de la saison, comme celle de Kamuyot d’Ohad Navarin ou de Chaplin de Mario Schröder. Les créations seront plutôt à rechercher du côté des soirées mixtes, Sérénades, Spectres d’Europe ou Danser Schubert au XXIe siècle, en partie confiées aux chorégraphies-danseurs de la compagnie. (DG)
