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La violoniste Anna Agafia dans deux concertos précieux de Nielsen et Szymanowski

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Carl Nielsen (1865-1931) : Concerto pour violon et orchestre, op. 33, FS 61, CNW 41. Karol Szymanowski (1882-1937) : Concerto pour violon n° 2, op. 61, M71. Anna Agafia, violon ; Sinfonia Varsovia, direction : Aleksandar Marcovic. 1 CD Claves. Enregistré au Studio 52 de la Radio polonaise, Varsovie, novembre 2022. Notice de présentation en français et anglais. Durée : 64:47

 

Les Clefs d'or

Les concertos pour violon du Danois (1911) et celui du Polonais Karol Szymanovski (1933) trouvent avec la soliste , le et le chef Aleksandar Markovicč une illustration inspirée.

Ces dernières années le Concerto pour violon de , contemporain de sa Symphonie n° 3 « Espansiva », en partie élaboré en Norvège chez la veuve d'Edvard Grieg, a largement bénéficié de lectures modernes qui lui rendent sa beauté intrinsèque, son romantisme viril et la place avantageuse qu'il occupe désormais dans l'histoire de ce genre majeur. s'inscrit donc dans la lignée inspirée de Vilde Frang (EMI, 2011), Nikoloj Znaider (Dacapo, 2012), Malin Broman (Daphné, 2015), Henning Kraggerud (Naxos, 2016), Liya Petrova (Orchid, 2017), Johan Dalene (BIS, 2021). Avec ces interprétations, l'œuvre de trouve la place qui lui revient à la frontière mouvante du postromantisme et de la modernité néoclassique de l'époque.

Le chef , né à Belgrade, canalise ses troupes au profit du langage manifestement idiomatique et modernisant de Nielsen, en particulier dans la première partie intitulée Praeludium-Largo. Allegro cavalleresco, sans le priver de ses sources romantiques inaltérables qui apparaissent sans détour dans le tendre Poco adagio. La dernière section Rondo. Allegro scherzando retrouve une énergie typique et sans concession au plan thématique et rythmique. – et son violon chaleureux, un Joseph Garneri de 1733 « Le Sphinx » – s'impose par son jeu militant, allant des origines populaires scandinavo-germaniques aux nouveautés néoclassiques. L'accompagnement orchestral escorte parfaitement sa démarche aboutie et brillante, il déploie de nouveaux coloris et s'accorde magnifiquement avec le violon soliste.

Le Concerto pour violon et orchestre n° 2 de Szymanowski, une de ses dernières compositions, témoigne de son intérêt assez tardif pour le « folklore » polonais. Dédié au soliste Paul Kochanski, il n'a pas connu le même succès que son devancier (1917). Plus intime et personnel sans doute, le créateur plutôt solitaire, en partie du fait d'une homosexualité déclarée, très cultivé, au caractère tourmenté, s'y dévoile davantage semble-t-il. Joué sans pause, l'opus 61 affiche plus de sections mélodiques (Andantino sostenuto) et s'inscrit dans une lignée nettement plus conventionnelle que dans l'opus 35 même s'il ne renonce pas aux dissonances et à la polytonalité tout en adhérant à une atmosphère dansante et rythmée (Allegramente). Anna Agafia et le font montre d'unité et de vitalité atteignant aisément le niveau de et de l'Orchestre symphonique national de la Radio polonaise sous la baguette de Jerzy Maksymiuk en 1978 (EMI).

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Carl Nielsen (1865-1931) : Concerto pour violon et orchestre, op. 33, FS 61, CNW 41. Karol Szymanowski (1882-1937) : Concerto pour violon n° 2, op. 61, M71. Anna Agafia, violon ; Sinfonia Varsovia, direction : Aleksandar Marcovic. 1 CD Claves. Enregistré au Studio 52 de la Radio polonaise, Varsovie, novembre 2022. Notice de présentation en français et anglais. Durée : 64:47

 
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