Cette année, la cérémonie de remise des prix des ICMA et le concert de gala ont eu lieu au Forum National de la Musique à Wrocław en Pologne.
L'institution polonaise s'est vu décerner un des prix spéciaux, et ce, pour ses réalisations particulières. Lors d'une brève allocution lors du gala, Rémy Franck, le président du jury des ICMA, l'explique en soulignant qu'avec son acoustique remarquable et ses activités artistiques englobant plusieurs orchestres et ensembles, le NFM est en train de devenir un modèle.
L'Orchestre philharmonique du NFM Wrocław sous la direction de son chef Giancarlo Guerrero, entame le concert avec Alessandro Marangoni au piano, récipiendaire d‘un prix spécial pour l'enregistrement de la totalité des Péchés de vieillesse de Rossini pour Naxos. Ce soir, nous l'entendons dans l'Andante spianato et Grande polonaise brillante op. 22 de Frédéric Chopin.
Il est suivi par le dernier mouvement du Concerto pour violon, piano et orchestre à cordes de Nikolaï Kapoustine, dans lequel les deux lauréats du prix de musique de chambre, Maxim Lando (piano) et Tassilo Probst (violon) en assurent une lecture pleine d'énergie.
Ensuite, Sào Soulez Larivière – le « Jeune artiste de l'année » – offre une prestation douce et lyrique de la Romance op. 85 de Max Bruch. Il est suivi par la soprano Ermonela Jaho, « Artiste de l'année », qui impressionne par sa technique et touche par la qualité de mezza voce dans un air extrait de l'opéra Adriana Lecouvreur de Francesco Cilea et, après l'entracte, dans Ombra di nube de Licinio Refice.
Récompensé par le « Prix découverte », Leonhard Baumgartner interprète à son tour la Havanaise de Camille Saint-Saëns et Gabriel Schwabe, représentant le « Label de l'année » Naxos, le dernier mouvement du Concerto pour violoncelle d'Antonín Dvořák.
La deuxième partie de la soirée débute avec la musique médiévale donnée par la Capella de Ministrers, lauréat dans la catégorie « musique ancienne ». Ils nous plongent dans le monde intimiste des œuvres anonymes composées sur des vers d'Ibn Hazm, interprétées d'une manière contemplative mais vivante à la fois.
Après ce voyage, la section des cordes de l'Orchestre philharmonique du NFM Wrocław, leur chef Giancarlo Guerrero et Josu de Solaun au piano continuent avec la Rapsodia sinfónica de Joaquín Turina. Le contrebassiste Marc-André Teruel, lauréat du nouveau prix ICMA-Classeek, joue l'Elégie de Gabriel Fauré dans un arrangement (lire notre entretien avec le jeune musicien).
Par la suite, on entend Con moto, une œuvre de David Philip Hefti, lauréat du « Prix du compositeur », spécialement élaborée pour cette soirée.
Le violoncelliste David Geringas, lauréat du prix pour l'ensemble de sa carrière, assure une interprétation profonde et subtile de Kol Nidrei de Max Bruch, déployant sur son instrument toute une palette de couleurs.
Le concert se clôt sur la Toccata de la Symphonie concertante op. 81 de Joseph Jongen, avec le lauréat du prix de l'orchestre, Karol Mossakowski à l'orgue (lire notre entretien). Celui-ci impressionne par la virtuosité et l'engagement.
La retransmission du concert est disponible sur le lien de la radio allemande Deutsche Welle.
ResMusica est le représentant français au jury des ICMA depuis leur création en 2010.