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Spectacle de l’Ecole de danse de l’Opéra : une joie communicative

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Paris. Palais Garnier. 15-IV-2023. Concerto en ré. Chorégraphie: Claude Bessy. Musique: Johann Sébastien Bach. Ma mère l’oye. Chorégraphie: Martin Chaix. Musique: Maurice Ravel. Costumes: Aleksandar Noshpal. Raymonda (acte III). Musique: Alexandre Glazounov. Chorégraphie: Rudolf Noureev. Ecole de danse de l’Opéra National de Paris. Direction : Elisabeth Platel. Orchestre de l’Opéra National de Paris; direction musicale : Christian Vásquez.

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Le spectacle de l'École de danse de l'Opéra de Paris est le rendez-vous annuel des amateurs de danse. Il permet de découvrir les talents de demain, engagés bientôt dans la compagnie, et de voir ou revoir des pièces originales dans lesquelles les jeunes artistes se donnent entièrement.

C'est un triple événement que fête l'édition 2023 de ce spectacle annuel. Le premier d'entre eux est les quatre-vingt dix ans de , qui précédait l'actuelle Directrice de l'École de danse de l'Opéra de Paris, Elisabeth Platel. Pour lui rendre hommage, la soirée s'ouvre sur Concerto en Ré, une de ses chorégraphies. Composé sur deux mouvements du concerto pour piano et orchestre en ré mineur de Johann Sébastien Bach, ce ballet est le tout premier créé pour l'École dans le premier spectacle monté à la Salle Favart en 1977. Toutes les divisions y sont représentées, soit la très grande majorité des élèves. Il s'agit d'une version miniaturisée d'Études d'Harald Lander, où tous les pas d'école sont rassemblés de façon progressive dans leur difficulté et avec la très grande précision qui caractérise l'école de danse française. Dégagés, retirés, développés, toute la finesse et l'élégance du bas de jambe avec un travail de terre très net semblent parfaitement assimilés par les élèves. Au-delà de l'aspect individuel, le travail de la pièce est de devoir gérer le collectif et les jeunes danseurs sont très attentifs à l'ensemble des formes géométriques, aux parcours sur la scène et à la musicalité.

Invité à créer une pièce pour ce spectacle, , ancien danseur de l'Opéra de Paris a choisi d'illustrer Ma mère l'oye de . Hommage aux contes, le ballet se veut comme le contrepoint de L'enfant et les Sortilèges. Des nuages en pliage papier partent du plateau pour s'envoler dans les airs et rester mobiles comme sur l'éther tout le long de la pièce. Les tutus sont courts, il y a quantité de masques, chapeaux et ornements permettant d'identifier certains personnages. Ces accessoires sont laissés progressivement sur le devant de scène pour révéler la diversité des contes évoqués. Les danseurs sont alors dans des justaucorps entièrement blancs et couvrant tout le corps, dessinant des corps marmoréens à l'harmonie parfaite. La chorégraphie utilise un langage néoclassique avec des originalités dans les assemblages où les garçons se font porter comme les filles, de manière indifférenciée quant au genre du danseur. Cela permet au spectateur d'éprouver de nouvelles émotions face à ces combinaisons audacieuses. Bien éloignée des représentations traditionnelles, la pièce est d'une belle modernité tout en restant d'une poésie ravissante. Les jeunes danseurs s'affranchissent du rigorisme académique et s'amusent beaucoup : on compte ici quatre pirouettes, là, un grand jeté fabuleux et tout le long de cette courte demie heure, le plaisir de raconter une histoire.

Enfin, pour célébrer les trente ans de la mort de et les quarante de Raymonda, l'acte trois de ce ballet qui n'est guère dansé par la compagnie depuis 2008 (la série prévue en 2019 ayant été avortée après une seule représentation pour cause de grève). Entré en 2017 au répertoire de l'Ecole de danse, l'acte trois de Raymonda est un indicateur précieux et peut-être assez cruel du travail technique des élèves. La virtuosité nécessaire pour cet acte donné en entier est absolument remarquable. Qu'il s'agisse des solistes, des demi-solistes, du corps de ballet (autant dans les pièces de caractère que dans les morceaux plus académiques), la bravoure saisit tous les élèves qui ne se laissent pas impressionner par tant d'illustres danseurs les ayant précédés. Tenir une variation, seul, sur un plateau où tous les regards convergent nécessite audace et entrain, et c'est absolument fascinant de les voir prendre des risques en ajoutant une pirouette de plus, de battre doublement une cabriole avant, de tenir un peu longtemps un équilibre. Mais, par dessus tout, l'enthousiasme se lit sur tous les visages, laissant paraître une joie de danser et d'être sur scène.

Ce spectacle est dédié à , décédé au début du mois, formé à l'Ecole de danse, qui avait remonté nombre de ballets pour la compagnie et l'Ecole. Avec le niveau d'exigence présenté ce soir-là, il ne pouvait y avoir plus bel hommage.

Crédit photographique: © Svetlana Loboff/ Opéra National de Paris

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Paris. Palais Garnier. 15-IV-2023. Concerto en ré. Chorégraphie: Claude Bessy. Musique: Johann Sébastien Bach. Ma mère l’oye. Chorégraphie: Martin Chaix. Musique: Maurice Ravel. Costumes: Aleksandar Noshpal. Raymonda (acte III). Musique: Alexandre Glazounov. Chorégraphie: Rudolf Noureev. Ecole de danse de l’Opéra National de Paris. Direction : Elisabeth Platel. Orchestre de l’Opéra National de Paris; direction musicale : Christian Vásquez.

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