Entendue en 2017 au Théâtre des Champs-Elysées et l'an dernier sur la scène du Capitole de Toulouse, Marie-Nicole Lemieux reprend le rôle de Carmen cet été aux Chorégies d'Orange. La mezzo avait alors subjugué Jean-Louis Grinda directeur du festival par la force de son incarnation et sa fougue. Un véritable choc, dit-il. C'est d'ailleurs lui qui mettra en scène le spectacle qui bénéficiera d'une très belle distribution : Jean-François Borras en Don José, Ildebrando D'Arcangelo en Escamillo…, avec l'Orchestre national de Lyon dirigé par la jeune cheffe Clelia Cafiero, également cheffe de chant à la Scala, elle a été l'assistante d'Antonio Pappano au Royal Opera House. Ce spectacle sera retransmis en direct sur France télévision le 8 juillet puis visible sur Culture Box.
Donc pas d'ouvrage rare et un seul opéra pour cette édition 2023, l'an prochain un second opéra sera probablement à l'affiche. En juin (date exacte à venir), l'ouverture sera assurée par la grande soirée « Musiques en fête », diffusée en direct, où l'on entendra notamment Julie Fuchs et l'Orchestre national Montpellier Occitanie. Kathia Buniatishvili sera pour la première fois aux Chorégies, Evgeny Kissin est également à l'affiche. La clôture du festival sera une soirée de gala avec Anna Netrebko et Yusif Zyvazov.
Après l'an dernier l'Orchestre et le Chœur de la Scala, le festival reçoit pour cette édition le ballet de l'institution milanaise pour un programme mêlant classique et contemporain (Le Lac des Cygnes de Noureev à côté de pièces de Manuel Legris et Philippe Kratz). Environ 400 collégiens et lycées chanteront lors de la soirée Pop the Opera, comme depuis plusieurs années. Le ciné-concert cet été sera consacré au Mécano de La Générale de Buster Keaton avec l'Orchestre national Avignon Provence sous la baguette de Debora Waldman. Également un concert jazz « Eastwood Symphonic », hommage de Kyle (avec son quartet) à son père Clint et aussi un concert « Scène émergente » avec de jeunes solistes (chanteurs et pianiste).
Les Chorégies sont un modèle atypique et fragile, souligne Jean-Louis Grinda, tant le festival repose en majorité sur des recettes propres notamment de billetterie et cela alors que la jauge a perdu environ 1000 places suites aux différents aménagements. Le passage cette année d'une structure de type SPL (société publique locale) à un EPCC (Établissement public de coopération culturelle) permettrait à l'État de rentrer au conseil d'administration et au festival d'avoir des mécènes. Actuellement les Chorégies ne peuvent compter que sur environ 33% de ressources publiques dont un faible pourcentage de la participation de l'État. (NF)