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Vadym Kholodenko toujours majestueux à Gaveau

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Paris. Salle Gaveau. 13-IV-2023. Sergueï Prokofiev (1891-1953) : Quatre pièces pour piano, op.32. Sonate n°7 en si bémol majeur, op.83. Franz Schubert (1797-1828) : Sonate en mi bémol majeur, D. 568. Drei Klavierstücke, D. 946. Vadym Kholodenko, piano

À la Salle Gaveau, le pianiste offre toujours la même majesté du toucher dans un programme Prokofiev et Schubert, son style russe s'accordant tout de même plus aux oeuvres du premier.

Vainqueur du Concours van Cliburn en 2013, fait partie de ces artistes bien identifiés des spécialistes, mais trop peu connus du grand public. Est-ce la raison pour laquelle la Salle Gaveau est moins remplie lors de ce concert qu'en 2020 ? En tous les cas, ceux qui sont venus ont souhaité profiter au mieux d'une acoustique qui reste sans doute la meilleure actuelle pour entendre du piano à Paris.

Débuté par les Quatre pièces pour piano, op.32, enregistrées par l'artiste en 2020 en même temps que la Sonate n°6 de Prokofiev, le concert profite d'un toucher immédiatement majestueux du pianiste. Joueur avec la première danse en fa dièse mineur, Kholodenko n'hésite pas à parfois accentuer le doigté sur le clavier de l'excellent piano Yahama, avant de glisser ensuite vers un Menuetto et une Gavotte tout aussi parfaitement abordés. La Valse achève superbement le cycle, d'une sonorité qui n'est pas sans lorgner vers la France de Ravel, ici très bien évoquée par le pianiste russe.

Avant de revenir à une autre partition du compositeur, le programme se déplace vers le romantisme de Schubert, d'abord avec la Sonate en mi bémol majeur, D. 568, puis après l'entracte avec les Drei Klavierstücke, D. 946. Ici, le toucher du clavier fait encore penser à l'école russe du siècle dernier, dans la manière relativement froide d'aborder le compositeur, peut-être au risque de créer un peu trop de distance, mais avec toujours une véritable intégrité. Le Menuetto de la sonate en profite comme l'Allegro moderato conclusif pour s'épancher un peu plus, toujours livrés d'un geste majestueux avec une souplesse parmi les meilleures actuelles.

En dernière partie, la Sonate n°7 en si bémol majeur, opus 83 ramène à Prokofiev, et par lui à la tension des années de Seconde Guerre mondiale. Composée en 1942 et créée l'année suivante par Sviatoslav Richter, très bien retranscrite dans sa froideur par le piano de Kholodenko, sans aucun doute l'un des interprètes les plus passionnants aujourd'hui dans ce répertoire. Passé un Allegro inquieto bien identifié dans son caractère, le pianiste développe avec grâce l'Andante caloroso, avant d'exulter dans la dynamique motorique du Precipitato et de son impressionnante toccata.

Non avare en bis face à un public peu économe en applaudissement, l'artiste en livre trois en commençant par un joyeux Embarquement pour Cythère de Francis Poulenc. Puis il offre une Mazurka de Chopin, et enfin un très doux thème en guise d'au revoir.

Crédits Photographiques : © ResMusica (saluts)

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Paris. Salle Gaveau. 13-IV-2023. Sergueï Prokofiev (1891-1953) : Quatre pièces pour piano, op.32. Sonate n°7 en si bémol majeur, op.83. Franz Schubert (1797-1828) : Sonate en mi bémol majeur, D. 568. Drei Klavierstücke, D. 946. Vadym Kholodenko, piano

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