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Franz Schubert (1797-1828) : An Silvia ; Schäfers Klagelied ; Ganymed ; Fahrt zum Hades ; Schatzgräbers Begehr ; Der Todt und das Mädchen ; Erlkönig ; Wanders Nachtlied ; Grenzen der Menschheit ; Gesänge des Harfners ; Das Heimweh ; Pilgerweise ; Abenstern ; Alinde ; Stimme des Liebe ; Des Fischers Liebesglück ; An die Entfernte. Matthias Goerne, baryton ; The Deutsche Kammerphilharmonie Bremen. 1 CD Deutsche Grammophon. Enregistré à la Kammerphilharmonie Bremen en janvier et octobre 2019. Notice de présentation en anglais et allemand. Durée : 75:07
Deutsche GrammophonPour ce nouvel album, le baryton Matthias Goerne, accompagné par la Deutsche Kammerphilharmonie de Brême, revisite une vingtaine de lieder de Franz Schubert à la lumière de l'orchestration de son complice de longue date, Alexander Schmalcz.
Voilà un album qui donnera sans doute du grain à moudre à ceux qui reprochent régulièrement au baryton allemand la théâtralité excessive de ses interprétations…
Les Lieder de Schubert secondairement orchestrés par Brahms, Berlioz, Liszt ou autres Webern, Strauss, Britten et Reger sont choses bien connues. Ici, le propos est tout autre puisqu'il s'agit d'une orchestration « de novo » réalisée par le pianiste et arrangeur Alexander Schmalcz à partir de dix-neuf lieder choisis par Matthias Goerne, accompagné par la Deutsche Kammerphilharmonie de Brême qui joue sans chef d'orchestre, pour un résultat qui ne laissera probablement pas indifférents les amateurs de lieder.
Il n'est pas hasardeux d'affirmer que cette nouvelle mouture pousse bien évidemment le baryton vers un engagement plus opératique, assez loin du climat intimiste du Lied. Le problème n'est pas tant de savoir si cette démarche est justifiée et si le Lied peut survivre à la cohabitation avec l'orchestre, que de pouvoir gouter sans a priori aux couleurs nouvelles et aux textures instrumentales apportées par l'accompagnement orchestral…
Si le fond reste solide qui s'appuie sur les indiscutables qualités de diseur du baryton autant que sur l'exceptionnelle qualité du chant (diction, ambitus, puissance, legato, aigus filés, expressivité), la forme orchestrale exalte, quant à elle, les climats et séduit par sa pertinence, juste et sans effet de manches excessifs, maintenant toujours un parfait équilibre avec la voix.
On apprécie d'emblée la douceur et la suavité des bois dans An Silvia ; la nostalgie sincère et douloureuse de Schäfers Klagelied ; l'ambiance pastorale et l'élan apportés par la petite harmonie et les cordes dans Ganymed ; le legato caressant de Fahrt zum Hades ; l'inexorabilité sans espoir scandée par l'orchestre dans Schatzgräbers Begehrt ; la théâtralité saisissante, dramatique et véritablement opératique, de Der Tod und das Mädchen et de Erlkönig ; le lyrisme des cordes de Wanders Nachtlied ; la gravité sépulcrale et menaçante des cuivres dans Grenzen der Menschheit ; la désolation poignante de Wer sich der Einsamkeit ergibt ; les complaintes du cor anglais et du cor dans Wer nie sein Brot mit Tränen aβ ; l'enlacement envoutant de la voix et de l'orchestre dans Das Heimweh et Der Pilgerweise , sans oublier la fluidité apaisée de Abendstern , la passion contenue de Alinde, avant de conclure ce magnifique et indispensable album sur l'élégie douloureuse et obsédante de Der Fischers Liebesglück. Superbe !
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Franz Schubert (1797-1828) : An Silvia ; Schäfers Klagelied ; Ganymed ; Fahrt zum Hades ; Schatzgräbers Begehr ; Der Todt und das Mädchen ; Erlkönig ; Wanders Nachtlied ; Grenzen der Menschheit ; Gesänge des Harfners ; Das Heimweh ; Pilgerweise ; Abenstern ; Alinde ; Stimme des Liebe ; Des Fischers Liebesglück ; An die Entfernte. Matthias Goerne, baryton ; The Deutsche Kammerphilharmonie Bremen. 1 CD Deutsche Grammophon. Enregistré à la Kammerphilharmonie Bremen en janvier et octobre 2019. Notice de présentation en anglais et allemand. Durée : 75:07
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