Alexandre Kantorow à la Philharmonie dans Brahms et Schubert
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Paris. Philharmonie de Paris, Grande Salle Pierre Boulez. 31-III-2023. Johannes Brahms (1833-1897) : Sonate pour piano n°1 en ut majeur, op.1. Franz Schubert (1797-1828)/Franz Liszt (1811-1886) : Lieder transcrit pour piano : Der Wanderer, Der Müller und der Bach, Frühlingsglaube, Die Stadt, Am Meer. Franz Schubert (1797-1828) : Fantaisie pour piano en ut majeur, D.760 « Wanderer-Fantasie ». Alexandre Kantorow, piano
Annoncé complet, le récital d'Alexandre Kantorow à la Philharmonie de Paris démontre que l'artiste est devenu en quelques années l'un des favoris du public français, auquel il offre à la fin quatre généreux bis.
Quelques mois après son impressionnante interprétation du Concerto n°2 de Tchaïkovski, Alexandre Kantorow revient à la Philharmonie pour un récital autour d'ouvrages de deux romantiques allemands. Après avoir enregistré pour BIS les Sonates n°2 & 3 (Clef d'Or Resmusica pour la Sonate n°2), le jeune prodige s'attèle à la moins interprétée Sonate n°1 op. 1 de Brahms, qu'il attaque dès l'Allegro par un toucher plein, rempli de contrastes et en même temps d'une grande finesse dans les parties plus douces. L'Andante – attaca développe encore le doigté expressif du pianiste, d'une incroyable célérité pour le Scherzo, avant un Allegro con fuoco dans lequel il fonce avec une énergie semblable à son impeccable justesse.
Il propose ensuite cinq lieder de Schubert transcrits par Liszt, pièces visiblement nouvelles à son répertoire, dont il semble apprendre un large pan de catalogue, puisqu'il en offrira deux de plus parmi les quatre bis de fin de concert. Der Wanderer montre un caractère sombre bien contenu par Kantorow, ensuite concentré pour Der Müller und der Bach tiré de Die Schöne Müllerin. Le plus clair Frühlingsglaube (Confiance dans le Printemps) tombe parfaitement dans cette belle première journée chaude où la température est montée jusqu'à 20 degrés, avant que Die Stadt ne ramène à un caractère plus dramatique, superbement traité dans sa partie grave par le pianiste. Am Meer –comme le précédent issu du Schwanengesang- clôture le petit cycle, poursuivi en fin de concert avec de sublimes Ständchen et Fantasie.
Passé l'entracte, Schubert est toujours à l'honneur, mais cette fois dans une pièce directement écrite pour piano seul, la célèbre Fantaisie D. 760 surnommée « Wanderer-Fantasie ». Par cette dernière oeuvre, Kantorow prouve l'intelligence de son programme, puisqu'il aura fait coller cette partition au lied Der Wanderer et refermé la soirée par Fantasie. Mais pour ce qui s'avère être l'un des chefs-d'œuvre du compositeur autrichien, le jeune homme manque peut-être encore d'un peu de maturité. L'Allegro con fuoco ma non troppo débute avec ce toucher vigoureux si adapté auparavant à Brahms, pas tout à fait assez nuancé pour Schubert, à l'image ensuite du style légèrement détaché pour développer à l'Adagio le thème repris du lied précité. Malgré cela, on reste fasciné par la précision et l'agilité au Presto et par la fluidité de l'Allegro, avant de profiter encore du pianiste pour les bis.
En plus des deux déjà nommés, Alexandre Kantorow offre au public de la Philharmonie une superbe Valse Triste de Vecsey transcrite pour piano par Cziffra, ainsi qu'une Marche Turc de Mozart dans la version Volodos, revisitée avec encore plus de notes que n'en ajoute Yuja Wang !
Crédits photographiques : © ResMusica
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Paris. Philharmonie de Paris, Grande Salle Pierre Boulez. 31-III-2023. Johannes Brahms (1833-1897) : Sonate pour piano n°1 en ut majeur, op.1. Franz Schubert (1797-1828)/Franz Liszt (1811-1886) : Lieder transcrit pour piano : Der Wanderer, Der Müller und der Bach, Frühlingsglaube, Die Stadt, Am Meer. Franz Schubert (1797-1828) : Fantaisie pour piano en ut majeur, D.760 « Wanderer-Fantasie ». Alexandre Kantorow, piano