C'est avec un plaisir évident et force conviction que Louis Langrée présentait aujourd'hui à la presse sa nouvelle saison à l'Opéra-Comique. En poste depuis novembre dernier, le nouveau directeur de la maison avait fait de « l'esprit Favart » la marque de son projet. Venu en 2009 pour diriger Fortunio, puis Pelléas et Mélisande en 2014, il plaide en faveur de ce lien entre le parlé et le chanté, cette originalité qui donne au genre toute sa vérité. Au programme deux titres prévus par son prédécesseur Olivier Mantei : Macbeth Underworld de Pascal Dusapin, annulé pendant la crise sanitaire et qui sera donné en création française et Fantasio d'Offenbach, deux œuvres mises en scène par Thomas Jolly. La Fille de Madame Angot de Charles Lecocq verra les débuts dans la fosse d'Hervé Niquet, la mise en scène étant réalisée par Richard Brunel. L'autre Voyage est un spectacle d'après Schubert mis en scène par Silvia Costa et dirigé par Raphaël Pichon, reprenant des extraits du compositeur sous forme de regard sur sa vie passée. Le directeur de la maison, qui dirigera un spectacle par an, sera à la baguette pour Pulcinella de Stravinsky et L'heure espagnole de Ravel, mis en scène par Guillaume Gallienne avec une chorégraphie de Clairemarie Osta. Une création mondiale est présentée, Archipel(s), écrite pour la Maîtrise populaire par la compositrice Isabelle Aboulker sur un livret d'Adrien Borne, l'œuvre sera dirigée par Mathieu Romano et mise en scène par James Bonas, avec une chorégraphie d'Ewan Jones. Enfin, Armide de Lully clôturera la saison, dirigé par Christophe Rousset et mis en scène par Lilo Baur, avec Ambroisine Bré dans le rôle-titre. Originalité du spectacle : les décors de l'Armide de Gluck seront réutilisés, en revanche les costumes seront nouveaux. Et comme il n'est pas possible pour des raison de place d'avoir deux spectacles en alternance, chaque production sera accompagnée de « pléiades », rendez-vous sous forme de master-classe, concert, atelier autour de chacune des œuvres présentées. Pas de troupe à l'Opéra-Comique mais un esprit de troupe revendiqué avec des chanteurs fidèles aux lieux : Véronique Gens, Stéphane Degout, Gaëlle Arquez, Cyrille Dubois, Florie Valiquette, Jean Teitgen, Jodie Devos et bien d'autres.
Point saillant du projet de Louis Langrée : l'ouverture d'une Académie. « Pas une de plus » dit-il, mais une académie pour assurer la transmission d'un genre qui ne doit pas disparaitre, donnant l'opportunité à des jeunes artistes de se professionnaliser et se faire remarquer. Un rôle naturellement légitime pour une maison « Théâtre national ». 5 chanteurs/chanteuses, 2 pianistes-chef/cheffe de chant, 2 metteurs/metteuses en scène, 1 chef.cheffe de chœur et 2 chefs/cheffes d'orchestre. Leurs noms seront dévoilés au mois de mai.
Pas de déséquilibre financier en 2022, pas de problèmes de fréquentation, des mécènes au rendez-vous : « la maison va bien » assure le directeur des lieux. (NF)