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Ohad Naharin de retour en France avec MOMO

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Le Parvis, scène nationale Tarbes Pyrénées. 20-III-2023. Batsheva Dance Company : MOMO. Chorégraphie : Ohad Naharin, avec la collaboration des danseurs de la compagnie et Ariel Cohen. Lumière : Avi Yona Bueno (Bambi). Costumes : Eri Nakamura. Décors et accessoires : Gadi Tzachor. Création sonore : Maxim Waratt. Musique : album « Landfall » de Laurie Anderson et du Kronos Quartet, « Metamorphosis II » de Philip Glass, « Madre Acapella » de Arca, Maxim Waratt. Interprétation : Chen Agron, Yarden Bareket, Billy Barry, Yael Ben Ezer, Matan Cohen, Guy Davidson, Ben Green, Chiaki Horita, Li-En Hsu, Sean Howe, Londiwe Khoza, Adrienne Lipson, Ohad Mazor, Eri Nakamura, Gianni Notarnicola, Danai Porat, Igor Ptashenchuk et Yoni (Yonatan) Simon

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Actuellement de passage sur plusieurs scènes en région, MOMO, la toute dernière pièce très attendue de la passe par Le Parvis, à Tarbes. Au programme cette fois-ci, le thème très actuel de la quête d'identité, sur fond de questionnement de genre.


C'est dans le cadre de sa saison 2022-2023 que la présente MOMO, le nouveau spectacle d', créé en collaboration avec les danseurs de la compagnie et . Si dix-huit interprètes sont impliqués dans cette nouvelle œuvre, seulement onze d'entre eux apparaissent sur le plateau à chaque représentation, parmi lesquels on compte un quatuor masculin permanent autour duquel gravitent sept interprètes distribués en alternance.

Et c'est en découvrant l'organisation même de la pièce que cette répartition des rôles prend tout son sens. En effet, MOMO est constituée de deux partitions chorégraphiques qui se déroulent en parallèle. D'un côté, quatre interprètes masculins, toujours très proches les uns des autres, évoluent dans un unisson parfait, incarnant à merveille ce que l'on pourrait appeler une « force tranquille ». De l'autre, sept électrons libres occupent l'espace de façon bien plus extravertie et exubérante, créant ainsi un contrepoint portant à la réflexion.

Cette opposition est d'ailleurs soulignée simplement, mais néanmoins efficacement, par les costumes d'. Les sept figures indépendantes sont chacune vêtues d'un justaucorps, d'un tutu ou d'un ensemble corset-culotte personnalisé laissant apparaître les bras et les jambes, fabriqués dans des tissus synthétiques aux textures et aux couleurs variées (jaune pastel, rose pâle, parme, sable, etc.). Le quatuor, lui, est torse nu et pourvu de pantalons cargo anthracites similaires, qui viennent renforcer l'unicité de ce groupe autonome et autocentré. Le plateau est complètement ouvert et sans coulisses, avec pour seul élément de décor un mur d'escalade entièrement noir en fond de scène, haut de quelques mètres.

Le contraste entre les deux groupes de danseurs se traduit bien évidemment aussi dans la gestuelle, soulevant par la même occasion la question des représentations. Le noyau constitué par les quatre danseurs se caractérise par une présence intense, une virtuosité et une subtilité chorégraphique remarquable. Ce quatuor est écrit tout en nuances, dans une énergie essentiellement centrée, musculeuse et lente, ponctuée de quelques explosions de puissance et de rapidité. Ils incarnent une virilité éprouvée, presque millénaire, qui occupe sa place sans avoir besoin de l'affirmer.

À cette aura naturelle vient s'opposer la volonté plus marquée d'attirer l'attention des sept autres interprètes, qui se matérialise d'ailleurs à plusieurs reprises de façon littérale par une levée de main générale, le regard tourné vers le public. La danse est plus grotesque, périphérique, désarticulée, voire dans le surjeu, avec de nombreux levés de jambes, des jetés de bras ou encore des jeux d'articulations et d'expressions du visage. Les variations de lumière de couleur jaune froid et l'accompagnement musical aux cordes dramatiques, entre autres, ne font que renforcer un ton globalement austère et impérieux.

Ainsi, le fait que le second groupe soit constitué uniquement de femmes et de personnes queer prête à l'interrogation, car l'on peut se demander si le chorégraphe a choisi de manière consciente ou non de mettre en perspective, d'un côté une masculinité plutôt noble, de l'autre des archétypes sur le spectre du genre abordés chorégraphiquement de façon moins fine. Cependant, quel que soit ce que nous évoque cette opposition, MOMO est une œuvre qui appelle assurément à se questionner sur des thématiques dans l'air du temps.

Crédit photographique : © Ascaf

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Le Parvis, scène nationale Tarbes Pyrénées. 20-III-2023. Batsheva Dance Company : MOMO. Chorégraphie : Ohad Naharin, avec la collaboration des danseurs de la compagnie et Ariel Cohen. Lumière : Avi Yona Bueno (Bambi). Costumes : Eri Nakamura. Décors et accessoires : Gadi Tzachor. Création sonore : Maxim Waratt. Musique : album « Landfall » de Laurie Anderson et du Kronos Quartet, « Metamorphosis II » de Philip Glass, « Madre Acapella » de Arca, Maxim Waratt. Interprétation : Chen Agron, Yarden Bareket, Billy Barry, Yael Ben Ezer, Matan Cohen, Guy Davidson, Ben Green, Chiaki Horita, Li-En Hsu, Sean Howe, Londiwe Khoza, Adrienne Lipson, Ohad Mazor, Eri Nakamura, Gianni Notarnicola, Danai Porat, Igor Ptashenchuk et Yoni (Yonatan) Simon

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