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Luisa Miller de Verdi, pour Luisa et Miller à l’Opéra de Rennes

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Rennes. Opéra de Rennes. 19-III-2023. Giuseppe Verdi (1813-1901) : Luisa Miller, opéra en trois actes sur un livret de Salvatore Cammarano d’après Kabale und Liebe de Friedrich von Schiller. Mise en scène & Lumières : Guy Montavon. Assitant mise en scène : Jean-François Martin. Décors & Costumes : Éric Chevalier. Dramaturgie : Arne Langer. Avec : Cristian Saitta, le comte Walter ; Gianluca Terranova, Rodolpho ; Lucie Roche, Federica ; Alessio Cacciamani, Wurm ; Federico Longhi, Miller ; Marta Torbidoni, Luisa Miller ; Marie-Bénédicte Souquet, Laura. Chœur d’Angers Nantes Opéra (Chef de Chœur : Xavier Ribes). Orchestre National des Pays de la Loire, direction musicale : Pietro Mianiti

Après Angers et juste avant Nantes, Rennes reçoit la production très classique de Guy Montavon pour de Giuseppe , portée par la justesse de dans le rôle-titre et par Feredico Longhi pour son père, tous sous l'énergie de Pietro Mianiti en fosse.

Rarement monté, était programmé à Rennes en cette fin d'hiver, en même temps qu' une autre production à Cologne. Reprise d'Erfurt où elle a été créée en 2022, la mise en scène de Guy Montavon se montre extrêmement sage. Des panneaux coulissants en constituent les principaux décors, pensés, tout comme les costumes très traditionnels, par Éric Chevalier. Seule idée originale dans cette proposition, la dramaturgie d'Arne Langer qui utilise pour figurants des majordomes vieillis, qui déplacent les quelques éléments de mobilier avec une grande difficulté.

Pour le reste, on trouve généralement un plateau nu, volontairement sans identification de lieu. Cette neutralité permet de donner au public allemand l'idée de la patrie de et aux spectateurs français celui d'un endroit quelconque entre XVIIe et XVIIIe siècle. Après Alzira, le livret de est le second écrit pour . C'est aussi la troisième adaptation d'une pièce de pour le compositeur, quatre ans après Giovanna d'Arco et deux après I Masnadieri.

À travers ses matériaux spartiates, d'où ne ressortent que la belle carcasse de cerf sur laquelle est effondrée Luisa à la scène de chasse de l'acte initial et l'image du flacon de poison dès l'ouverture de rideau de l'acte final, la distribution peut se concentrer exclusivement sur le chant. Et c'est le rôle-titre qui montre la voie, ou plutôt la voix, puisqu'il s'agit de celle portée avec une magnifique précision et une parfaite justesse à l'aigu par . En prise de rôle l'an passé à Bologne, la soprano passe avec puissance et ductilité tous ses grands airs, surpassant toujours en projection l'orchestre comme les autres chanteurs, tant lors des ensembles que des duos. Presque aussi marquant, offre pour sa part un magnifique Miller, superbe dès son premier air et touchant jusque dans les derniers instants. Le reste du plateau ne démérite pas, même si le Rodolpho toujours un peu en force de touche moins, surtout quand on a encore en tête celui de Piotr Beczała en 2019 à Barcelone, et celui de Pavarotti pour l'éternité.


Bien en voix pour son premier aria, le compte Walter de Cristian Saitta revient encore mieux chantant à l'acte II, tout comme les graves de la basse italienne gagnent en profondeur au fil de la représentation. On retrouve ces deux chanteurs parfaitement en place dans le génial quatuor a capella, face à Luisa et à la comtesse d'Ostheim, bien chantée par la mezzo française Lucie Roche. Marie-Bénédicte Souquet complète la distribution avec une Laura sensible, tandis que le Chœur d'Angers Nantes Opéra bénéficie pour sa part de la préparation toujours aussi soignée de Xavier Ribes. Au chant s'accorde la fosse, un peu métallique dans les cordes de l'Orchestre National des Pays de la Loire, mais plus claire dans la petite harmonie et surtout toujours portée par la fougue et l'énergie d'un chef spécialiste du genre : Pietro Mianiti.

Crédits Photographiques : ©Delphine Perrin / Hans Lucas pour Angers Nantes Opéra

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Rennes. Opéra de Rennes. 19-III-2023. Giuseppe Verdi (1813-1901) : Luisa Miller, opéra en trois actes sur un livret de Salvatore Cammarano d’après Kabale und Liebe de Friedrich von Schiller. Mise en scène & Lumières : Guy Montavon. Assitant mise en scène : Jean-François Martin. Décors & Costumes : Éric Chevalier. Dramaturgie : Arne Langer. Avec : Cristian Saitta, le comte Walter ; Gianluca Terranova, Rodolpho ; Lucie Roche, Federica ; Alessio Cacciamani, Wurm ; Federico Longhi, Miller ; Marta Torbidoni, Luisa Miller ; Marie-Bénédicte Souquet, Laura. Chœur d’Angers Nantes Opéra (Chef de Chœur : Xavier Ribes). Orchestre National des Pays de la Loire, direction musicale : Pietro Mianiti

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