Le Petit Poucet raconté et mis en musique à Radio France

Dans le cadre des Contes de la Maison Ronde, en cette fin d'hiver, Le Petit Poucet était raconté par deux comédiens accompagnés par un quatuor vocal et un percussionniste.

Disponible ensuite en podcast sur le site de France Musique, les contes populaires pour enfants sont adaptés chaque saison à la Maison de la Radio. Présenté deux fois le samedi à l'Auditorium Studio 104, Le Petit Poucet reprend la célèbre histoire de Charles Perrault pour l'adapter gentiment avec des textes originaux dus à Marie Piemontese et Florent Trochel.

Dans une mise en espace de Sybille Wilson, de laquelle se démarquent juste quelques éléments de décors et surtout une ambiance lumineuse majoritairement bleue glacée, les comédiens Guillaume Marquet et Clémentine Yelnik racontent les aventures du Petit Poucet et de ses frères, volontairement perdus par leurs parents trop pauvres, mais suffisamment rusés pour d'abord s'y retrouver grâce à des cailloux, puis éviter de se faire manger par l'ogre ensuite. Toujours joués par les deux comédiens, toutes les scènes sont accompagnées et entremêlées de chant et de percussions, ces dernières disposées partout sur le plateau.

Devant un parterre d'enfants, eux bien accompagnés par leurs parents, les comédiens trouvent un ton volontairement naïf pour s'adresser plus aux bambins qu'aux adultes, bien soutenus par les cimbales et glockenspiele sous les mains d'Emmanuel Curt, mais aussi régulièrement par les gongs dans celles des quatre chanteurs du Quatuor Stamen et plus particulièrement de David Lefort. Issue du Chœur de Radio France, la formation chorale de deux hommes et deux femmes, sur les tessitures de mezzo (Sarah Breton), soprano (Marie-George Monet), ténor (David Lefort) et baryton (Jean-Emmanuel Candenot) associe des chants de toutes les époques, choisies par les chanteurs eux-mêmes autour du conte.

C'est donc avec le moderne Cage et sa Story extraite de Living Room que débute la musique, suivie du baroque Music for a while divinement chanté de Purcell. Des chansons pop et populaires plus récentes s'associent également au matériau, comme Ta na solbici de Samo Vovk, reprise plusieurs fois, ou We suck young blood de Radiohead pour accompagner la scène dans la taverne de l'ogre et de l'ogresse. Toujours clair et précis par l'émission et la diction, le Quatuor Stamen laisse parfois les comédiens débuter ou s'associer à leurs voix, comme pour Le Grand Lustucru de Kurt Weill, mais touchent toujours plus lorsqu'ils sont totalement dans leur élément, à l'exemple de Flow my tears de John Dowland ou Leo extrait du Zodiaque de Karlheinz Stockhausen.

Achevé après une heure vingt par Se l'aura spira du grand Girolamo Frescobaldi puis par la chanson de 2010 Bring Me little Water de Leadbelly, le conte semble avoir réussi à bien captiver la majorité du jeune public, quelque peu impatient dans les derniers instants, la lumière s'étant en plus rallumée quelques minutes avant la fin du spectacle, à cause des grèves contre la réforme des retraites…

Crédits Photographiques : © Christophe Abramowitz / Radio France