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Lecture prosaïque des Symphonies 2 et 4 de Carl Nielsen par Roger Norrington

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Carl Nielsen (1865-1931) : Symphonie n° 2 « Les Quatre tempéraments » op. 16 ; Symphonie n° 4 « L’Inextinguible » op. 29. Orchestre symphonique de la SWR de Stuttgart, direction : Roger Norrington. 1 CD SWR Classic. Enregistré à la Beethovensaal de Stuttgart en 2001 et 2003. Texte de présentation en allemand et anglais. Durée : 62:46

 

L' de Stuttgart dirigé par dans les Symphonies n° 2 et n° 4 de ne retrouve pas l'élan et l'intensité qui firent la gloire de ses grands devanciers.

Dans ses Quatre tempéraments (Symphonie n° 2) le Danois tente et réussit une illustration sonore du caractère humain auquel il s'intéressait alors. Sa partition, composée en 1901-1902 et créée sous sa propre direction le 1er décembre 1902 à Copenhague, représente le sommet de sa période post-brahmsienne teintée de romantisme scandinave non larmoyant. Son écoute expose ses longues lignes mélodiques bien dessinées soutenues par un travail marquant sur les rythmes et les harmonies. La direction de manque de liant et d'allant et ne parvient pas suffisamment à articuler les ponts entre les pupitres, en particulier dans le premier mouvement Allegro colerico. Sa phalange allemande, habituellement excellente, manque d'unité du fait d'une direction relâchée comme on peut le constater dans l'Allegro comodo e flemmatico et l'Allegro sanguineo dont l'aspect martial bénéficie malgré tout d'un bon rendu. Le troisième mouvement Andante malincolico nous semble manquer d'empathie avec le tempérament censé figurer un personnage abattu, apathique et dépressif, en un mot mélancolique.

L'Inextinguible, sous-titre de la Symphonie n° 4, illustre une période plus sombre, plus moderne et assurément davantage singulière puisqu'elle fut écrite pendant les années socialement troublées et artistiquement enthousiasmantes que furent 1914-1916. Il en assura la création dans la capitale danoise le 1er février 2016 et cet opus allait connaître la gloire grâce à de nombreuses interprétations au Danemark et ailleurs en Europe. Ses quatre parties enchaînées durent un peu plus de 35 minutes et proposent de rudes tuttis, des chorals de cuivres décidés, des bouffées chaleureuses confiées aux cordes (Allegro-Molto tranquillo initial, angoissant et explosif), des mélodies épanouies (Poco allegretto) et des interventions viriles dominées, notamment dans la dernière partie Allegro, par des timbales dominatrices, puissantes, marquées par des salves combatives. Les temps ont changé et la jeunesse s'en est allée, évolution dont la Symphonie n° 4 rend compte avec ses accents postromantiques et modernistes. Ces qualificatifs idiomatiques du Nielsen de cette période ne se retrouvent que partiellement chez Norrington ; ils paraissent assourdis, fatigués et trop domestiqués pour prétendre concurrencer les lectures exceptionnelles antérieures.

Pour recevoir le suc de cette « période psychologique » de on se rapprochera des versions de références suivantes proposant au moins les deux symphonies : Paavo Järvi avec l'Orchestre symphonique de la Radio de Francfort (RCA, 2009-2013) ; John Storgårds et le BBC Philharmonic (Chandos, 2012) ; Esa-Pekka Salonen avec l'Orchestre symphonique de la Radio suédoise (Sony, 1985-1989) ; Michael Schønwandt et l'Orchestre symphonique national du Danemark (Naxos, 1999) ou bien encore : Tor Mann, Orchestre philharmonique royal de Stockholm (Danacord, 1948-1961).

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Carl Nielsen (1865-1931) : Symphonie n° 2 « Les Quatre tempéraments » op. 16 ; Symphonie n° 4 « L’Inextinguible » op. 29. Orchestre symphonique de la SWR de Stuttgart, direction : Roger Norrington. 1 CD SWR Classic. Enregistré à la Beethovensaal de Stuttgart en 2001 et 2003. Texte de présentation en allemand et anglais. Durée : 62:46

 
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