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Le Ballet de l’Opéra de Paris rend hommage à Patrick Dupond

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Paris. Palais Garnier. 23-II-23. Ballet de l’Opéra national de Paris : Hommage à Patrick Dupond.
Défilé́ du Ballet. Musique : Hector Berlioz (1803-1869), La Marche, extrait de l’acte I des Troyens. Tutus et diadèmes des Étoiles : CHANEL. Avec les Étoiles, les Premières Danseuses, les Premiers Danseurs et le Corps de Ballet de l’Opéra.
Vaslaw. Chorégraphie : John Neumeier. Musique : Johann Sebastian Bach (1685-1750), piano : David Fray.
Études. Chorégraphie, mise en scène : Harald Lander. Musique : Carl Czerny (1791-1857)
Le Chant du compagnon errant. Chorégraphie : Maurice Béjart. Musique : Gustav Mahler (1860-1911). Baryton : Sean Michael Plumb. Arrangements, orchestration : Knudåge Riisager. Orchestre de l’Opéra national de Paris, direction : Mikhail Agrest

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Au Palais Garnier, une série de trois représentations du Ballet de l'Opéra de Paris a eu lieu en hommage à , disparu en 2021 d'un cancer. En plus du défilé, trois pièces qui ont marqué son ascension rapide et incandescente depuis son entrée dans le Ballet de l'Opéra de Paris à sa nomination comme Directeur de la danse en 1989. Une personnalité attachante et solaire dont 49 danseurs et danseuses Étoiles et toute une compagnie ont honoré la mémoire.

« Dupond avec D, comme danseur », c'est avec cette apostrophe du célèbre danseur à Jacques Chancel dans un court film constitué d'images d'archives que s'ouvre cet Hommage à par le Ballet de l'Opéra de Paris. Une soirée consacrée à cet enfant de la maison, qui consacra 28 années de sa vie, comme élève d'abord, puis danseur et danseur Étoile, avant d'assumer la fonction de Directeur de la danse de 1990 à 1995.

En écho au gala d'Ouverture « Hommage aux danseurs français » imaginé par à son arrivée en tant que Directeur de la Danse en octobre 1990, trois soirées exceptionnelles ont permis aux 154 danseurs de la Compagnie et aux élèves de l'École de Danse de défiler, aux côtés (le soir du Gala de Première uniquement) de 49 Danseuses et Danseurs Étoiles du Ballet de l'Opéra.

À partir de notes manuscrites et des musiques qui ont inspirées Nijinski pour un ballet qui ne verra jamais le jour, John Neumeier a composé Vaslaw, la première pièce présentée au cours de cette soirée pour le « Gala Nijinski » de juillet 1979 à Hambourg, et l'a réglé sur Patrick Dupond qui en était l'invité. Un peu plus d'un an plus tard, ce ballet très harmonieux et sobre fait son entrée au répertoire du Ballet de l'Opéra de Paris. A l'issue de la première représentation, Patrick Dupond est nommé étoile.
Pour cette reprise d'une pièce que l'on n'avait pas vu depuis longtemps, le premier pas-de-deux formé de Roxane Stojanov et Florent Melac propose musicalité et précision. Le deuxième pas-de-deux qui réunit et offre des mouvements plus vifs, tout comme le troisième couple, constitué de et Daniel Stokes, dont le pas-de-deux comporte de la petite batterie. Suit un quatrième pas-de-deux et un sublime trio associant , et avec des lignes très Neumeier, des portés renversants et austères. Dans le rôle-titre, tout au long de la pièce, est une sorte de fou chantant, non pas le merveilleux danseur des Ballets Russes, mais un chorégraphe incompris, entouré de souvenirs du Faune ou du Spectre. Au piano, le formidable interprète des extraits du Clavier bien tempéré et des Suites françaises de Bach.

En octobre 1990, lors de la carte blanche offerte à Jean Guizerix par Patrick Dupond, ce dernier interprète Le chant du compagnon errant de Maurice Béjart, avec Rudolf Noureev qui fait ce soir-là sa dernière apparition en tant que danseur sur la scène de l'Opéra de Paris. Quelques années auparavant, c'était avec son grand ami Jean-Marie Didière qu'il avait interprété ce duo émouvant. Béjart évoque « un étudiant romantique poursuivi par son destin et qui souffre ‐ pour employer les mots de Mahler ‐ de « ce couteau dans la poitrine » qui constitue la lutte contre soi-même et la solitude ». Pour succéder à ce compagnon errant et à son maître, et sont deux très grand danseurs, dont l'un aide l'autre à cheminer vers la mort, ce qui est presque un contre-emploi pour Marchand. Le très jeune baryton interprète avec délicatesse les Lieder eines fahrenden Gesellen de Gustav Mahler au chœur du frémissant Orchestre de l'Opéra national de Paris, dirigé par .

Patrick Dupond avait souvent été distribué dans Études d'Harald Lander, un ballet qui lui tenait beaucoup à cœur et qu'il a souvent programmé en tant que Directeur de la danse. Sur des musiques pour piano de , arrangées par Knudåge Riisager, ce « ballet sur le ballet » est un curieux mélange de classique et d'une forme d'humour, avec ses danseuses en noir qui décomposent les exercices à la base, puis ses danseuses en blanc, disposées en bouquet. Dégagé, frappés, rond de jambes, petits jetés, tous les exercices de la technique classique sont passés en revue, soulignés par de savantes découpes d'éclairage.
Entre figures imposées du style romantique et adage vaporeux, et sont parfaits dans l'exercice de style. Le frétillant pastiche se poursuit au milieu, où danseuses en noir font le grand écart, tandis que les danseuses en blanc enchainent les pirouettes. Place au brillant style classique dans lequel excelle. Tout sourire et rayonnant du plaisir d'être en scène, le jeune et fringuant assure de son côté les fouettés au milieu de ces filles avant de laisser la place à une diagonale de déboulés puis de jetés. C'est un florilège de difficultés techniques qui se succèdent, tableau après tableau, et auxquelles les danseurs font face avec virtuosité, pour ce qui forme l'apothéose de la soirée.

Crédits photographiques : © Agathe Poupeney, Yonathan Kellerman/ONP

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Paris. Palais Garnier. 23-II-23. Ballet de l’Opéra national de Paris : Hommage à Patrick Dupond.
Défilé́ du Ballet. Musique : Hector Berlioz (1803-1869), La Marche, extrait de l’acte I des Troyens. Tutus et diadèmes des Étoiles : CHANEL. Avec les Étoiles, les Premières Danseuses, les Premiers Danseurs et le Corps de Ballet de l’Opéra.
Vaslaw. Chorégraphie : John Neumeier. Musique : Johann Sebastian Bach (1685-1750), piano : David Fray.
Études. Chorégraphie, mise en scène : Harald Lander. Musique : Carl Czerny (1791-1857)
Le Chant du compagnon errant. Chorégraphie : Maurice Béjart. Musique : Gustav Mahler (1860-1911). Baryton : Sean Michael Plumb. Arrangements, orchestration : Knudåge Riisager. Orchestre de l’Opéra national de Paris, direction : Mikhail Agrest

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