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Les confessions de Marc Minkowski

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Marc Minkowski. Chef d’orchestre ou centaure. Confessions avec Antoine Boulay. Séguier. 200 pages. Décembre 2022. 20 €

 
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Antoine Boulay a recueilli plusieurs conversations avec . En dix épisodes, le chef se livre, se confie, raconte… Une belle occasion de mieux connaitre ce musicien centaure comme il se décrit lui-même.

Ce livre se déguste tel un bon vin, page à page captant l'attention à chaque chapitre, nous dévoilant la personnalité d'un musicien, au travers de son parcours, ses travaux et ses passions. Une première approche intitulé « Contrechant I » nous explique la genèse d'une rencontre virtuelle entre Antoine Boulay et lors du premier confinement. L'idée voit le jour au travers de plusieurs « confessions » réunies en dix chapitres. Bassoniste de formation, Minkowski devient rapidement chef en fondant dès l'âge de dix-neuf ans l'ensemble Les musiciens du Louvre en 1982. Quarante ans au service du répertoire classique on fait de ce musicien un spécialiste incontournable, auteur d'une foule de productions et d'enregistrements discographiques.

évoque l'un de ses premiers chocs : Nikolaus Harnoncourt. « Mon style est né là ! » nous dit-il, par ses attaques, signature des grands chefs. Fasciné par de nombreux chefs spécialistes du baroque, le musicien reste marqué par les enjeux et les enseignements d'Harnoncourt. Tout jeune, Marc Minkowski choisit la basson qui lui permet d'intégrer des orchestres et de côtoyer des grands noms du monde du baroque. C'est le moment où il commence à monter ses grandes productions soutenues par deux labels discographiques d'importance Erato/MusiFrance et Archiv Produktion (Deutsche Grammophon). Cela lui permet de se rapprocher des meilleurs interprètes, chefs, chanteurs et instrumentistes.

Un autre chapitre de ces « Confessions » nous parle de la passion du musicien pour le cheval, remontant à l'adolescence. Sa relation avec cet animal fascinant passe par l'enseignement de l'équitation et devient rapidement un besoin de liberté pour de grandes randonnées en solitaire ou en groupe. Plus tard sa rencontre avec Bartabas et Zingaro lui donneront l'opportunité de réunir pour des spectacles ses deux passions, équine et musicale. C'est ainsi que Marc Minkowski se rêve centaure…

Fils du professeur de médecine Alexandre Minkowski et d'Anne Wade, traductrice américaine, Marc compte dans sa famille, outre des mélomanes, plusieurs instrumentistes dont sa grand-mère, la violoniste Edith Wade. Un chapitre intitulé « Des racines et des villes » relate certains aspects complexes de sa famille replacés dans un contexte historique passionnant.

Pour ancrer ses musiciens et son travail, le chef choisit Grenoble pour œuvrer pendant presque deux décennies. Par la suite, c'est l'Ile de Ré qui l'attire pour y fonder un festival en 2011. Créer son propre orchestre était le rêve du musicien comme une évidence, un désir. Son indépendance assumée lui a rendu parfois le parcours difficile, mais très souvent couronné de succès comme sa nomination à la direction de la Mozartwoche (Semaine Mozart), festival d'hiver de Salzbourg.

Ces confidences de l'artiste racontent encore des moments de carrière, des anecdotes, des situations vécues des coulisses ou plus intimes, autant d'évènements qui éclairent le lecteur sur la personnalité du musicien. Avec humour il cite Yves Montand qui chante : « les ennuis y en pas qu'à Paris, y en a dans le monde entier, oui mais dans le monde entier, y a pas partout Paris… ». Plus récemment et à partir de 2015, il devient directeur général de l'Opéra national de Bordeaux. Il en décrit l'aventure, les émois et sa fin pour laquelle il dira : « Je m'en vais plus fort que je ne suis venu ».

Les propos recueillis par Antoine Boulay sur plus de quarante ans de métier donnent parfois le vertige devant l'évocation de tant de productions montées durant toute cette période. On en compte plus de soixante, auxquelles s'ajoute une discographie très conséquente. De nombreux prix et distinctions, dont la légion d'honneur, couronnent ces années au service de la musique, des arts de la scène, au travers d'approches hautement informées.

Se retournant sur ces décennies d'aventures, il cite le poète René Char « Impose ta chance, serre ton bonheur et va vers ton risque. A te regarder, ils s'habitueront ».

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