Conçu par Renzo Piano et Pierre Boulez, inauguré en octobre 1978, fermé depuis huit ans, l'Espace de projection (« Espro ») de l'Ircam rouvre le 12 janvier après 15 mois de travaux et plus de 4 millions d'euros. Changer l'acoustique d'une salle de concert était le rêve de Pierre Boulez. Lieu unique d'exploration et d'expérimentation doté de 339 hauts-parleurs et de parois et plafonds mobiles, la salle est en elle-même un instrument. Mais il ne s'agit pas de rouvrir « comme avant » souligne Frank Madlener, le directeur de l'Ircam, mais d'être à la pointe de l'innovation et de l'immersion sonore. Ce qui est le cas avec deux systèmes de reproduction du champ sonore : le WFS (synthèse d'hologrammes sonores) et Ambisonics (immersion sonore 3D).
L'Espro peut accueillir 500 personnes debout, 290 assises. La salle va proposer une programmation musicale éclectique dont le coup d'envoi se fera du 12 au 17 janvier avec concerts, installations, rencontres et portes ouvertes pour (re)découvrir le lieu. Au menu des festivités, notamment : la création française de Tovel, performance audio-visuelle de Lucie Antunes/Tovel x 1024 architecture, la création de Transfert de Florent Caron-Darras sous le signe des paysages sonores des forêts, ainsi que la performance de (more)Oxymore de Jean-Michel Jarre en hommage à Pierre Henry et Pierre Schaeffer, pionniers de la musique concrète. Notre champ auditif n'est pour le moment pas autant exploité que notre champ visuel, rappelle Jean-Michel Jarre, il y a ainsi une opportunité pour la France dans cette approche de l'acoustique, celle des sons immersifs et de la spatialisation audio. L'Ircam avec son Espace de projection à la pointe, sa filiale Ircam Amplify travaillant sur les technologies du futur, et son ADN bien sûr, a ainsi tous les atouts pour développer encore sa pépinière et son laboratoire d'expériences sonores. (NF)