Fuga Libera célèbre magnifiquement le bicentenaire de la naissance de César Franck
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César Franck (1822-1890 ), la musique de chambre : Grand trio en ut mineur ; 3 trios concertants opus 1 ; Quatrième trio concertant opus 2 ; Andantino quietoso pour violon et piano opus 6 ; Solo de piano avec quintette à cordes opus 10 ; premier duo concertant pour violon sur des motifs de Gulistan de Dalayrac opus 14 ; morceau de lecture ; Quintette avec piano en fa mineur ; Sonate pour violon et piano en la majeur, et sa transcription pour violoncelle et piano ; Quatuor à cordes en ré majeur. Leon Blekh, violon ; Augustin Dumay, violon ; Anna Agafia Egholm, violon ; Lorenzo Gatto, violon ; Shuichi Okada, violon ; Miguel da Silva, alto ; Ari Evan, violoncelle ; Gary Hoffmann, violoncelle ; Stéphanie Huang, violoncelle ; Frank Braley, piano ; Alexandre Chenorkian, piano ; Jonathan Fournel, piano ; Salih Can Gevrek, piano ; Julien Libeer, piano ; Jean-Claude Vanden Eynden, piano ; Philippe Cormann, contrebasse
César Franck (1822-1890), l’œuvre d’orchestre : Variations brillantes sur un thème original ; Variations brillantes sur la ronde favorite de Gustave III de Daniel-François Auber ; Deuxième grand concerto en si mineur opus 11 ; Ce qu’on entend sur la montagne ; Morceau symphonique de Rédemption (deux versions) ; Les Éolides ; Ballet de l’hiver et du printemps de l’opéra Hulda ; Le Chasseur maudit ; Les Djinns ; Variations symphoniques ; Psyché ; Prélude, choral et fugue (orchestration Pierné) ; Symphonie en ré mineur. Florian Noack, piano ; Cédric Tiberghien, piano ; Chœur de Radio France (chef de chœur : Lionel Sow) ; Orchestre philharmonique royal de Liège, direction : Christian Arming, Pierre Bleuse, Gergely Maderas, Hervé Niquet, François-Xavier Roth
2 coffrets de 4 CD Fuga Libera. Enregistrés du 9 au 12 juin 2012, du 8 au 11 septembre 2021, en octobre 2018, en juillet 2009, du 4 au 8 juin 2012 dans la Salle philharmonique de Liège (œuvre d’orchestre) ; du 6 au 8 avril 2019, du 6 au 8 mars, du 10 au 11 mai, du 28 au 30 mai, du 17 au 18 juillet, le 20 juillet, du 6 au 8 décembre, le 12 décembre 2021, les 4 et 5 janvier 2022 à la Chapelle Reine Elisabeth et au studio 4 de Flagey, Bruxelles (musique de chambre). Notice en français et anglais. Durées : 5h 05 (coffret 1) et 4h 37 (coffret 2)
Fuga LiberaLe bicentenaire de la naissance de César Franck méritait bien un bel hommage discographique ; c'est le label Fuga Libera qui, faisant appel aux forces de l'Orchestre de Liège et de la Chapelle Reine Elisabeth et à une pléiade de grands solistes, nous donne le panorama le plus complet de l'œuvre de Franck, orgue excepté.
Ces deux passionnants coffrets sont à prendre comme un ensemble qui dessine l'étonnante trajectoire créatrice de César Franck. Sa musique symphonique et sa musique de chambre montrent une évolution progressive des œuvres de virtuosité d'un tout jeune musicien aux chefs d'œuvre de sa dernière décennie. Cerise sur le gâteau, quelques inédits passionneront les amoureux du Pater Seraphicus, immense compositeur que sa modestie dessert encore de nos jours. Ce n'est que justice que de lui rendre enfin la place qui lui est due.
Le jeune prodige n'a qu'une douzaine d'années quand, poussé sans doute au-delà du raisonnable par son père désireux de s'attirer des revenus grâce aux talents du jeune garçon, il écrit des œuvres de virtuosité destinées à le faire connaître : variations brillantes pour piano et orchestre, second concerto pour piano (le premier semble avoir disparu, si tant est même qu'il ait été écrit), ne manquent pas de charme certes mais sans témoigner d'une inspiration bien personnelle. C'est à vingt-deux ans que Franck compose ses premières œuvres majeures, les trois trios concertants dédiés au roi des belges Léopold 1er, le quatrième, dédié à Franz Liszt, reflètent malgré quelques gaucheries une véritable originalité créatrice, et une ambition de compositeur bien affirmée et très attentive à la forme. Presque contemporain, le très original poème symphonique « ce qu'on entend sur la montagne » confirme la puissance en gestation de l'écriture de César Franck. Mais leur auteur va ensuite cesser de nombreuses années de composer des pages marquantes pour l'orchestre ou la musique de chambre. A la fois trop pris par des travaux alimentaires comme ses leçons, rendus nécessaires par une situation matérielle précaire puis focalisé sur ses œuvres d'orgue et ses ambitions contrariées à l'opéra, il délaisse malheureusement la musique pure. De cette période intermédiaire ne ressort réellement que l'interlude, morceau symphonique de l'oratorio Rédemption ; jadis cheval de bataille des orchestres français, cette pièce somptueuse a connu une première version totalement différente de la rédaction définitive et qui figure dans le coffret de musique orchestrale, suscitant une comparaison particulièrement passionnante. Viennent ensuite à l'orchestre les deux poèmes symphoniques, les délicates Eolides, d'un raffinement extrême et le flamboyant Chasseur maudit. C'est au tournant des années 1880 que Franck, quasiment sexagénaire va produire quelques uns des plus grands chefs d'œuvre de son siècle : le torride Quintette avec piano, la sublime Sonate pour violon et piano, peut-être la plus belle partition du répertoire tout entier, puis la Symphonie et sa jumelle méconnue, l'admirable Psyché pour chœur et orchestre. Deux partitions concertantes majeures, Les Djinns et surtout les admirables variations symphonique complètent cette floraison de chefs d'œuvre. A côté des grandes pages pour orgue comme les trois chorals, cette éclosion magistrale s'achève avec le grandiose Quatuor à cordes. En complément de cette double intégrale, l'éditeur a joint l'orchestration réalisée par Gabriel Pierné du triptyque Prélude, Choral et Fugue écrit pour le piano, ainsi que la transcription pour violoncelle par Delsart de la Sonate pour violon ; aucune de ces deux adaptations n'est vraiment convaincante, surtout pas celle de la sonate d'ailleurs. Enfin, le bref ballet de l'hiver et du printemps de Hulda ne dépasse guère un niveau anecdotique.
Pour la musique de chambre, les interprètes sont issus de la prestigieuse Chapelle Reine Elisabeth, professeurs et élèves confondus. Au vrai, certaines pièces mineures ne sortent pas grandies de lectures au premier degré par des élèves certes talentueux mais pas toujours encore bien personnels. En revanche, le Quintette avec Augustin Dumay et Jonathan Fournel, les Trios concertants avec Franck Braley, la Sonate pour violon (Gatto-Libeer) figureront désormais parmi les références de ces inépuisables chefs d'œuvre.
Pour l'œuvre d'orchestre, c'est l'Orchestre philharmonique royal de Liège qui est mis à contribution pour célébrer l'enfant du pays. Seule point curieusement faible, la version définitive du morceau symphonique de Rédemption pâtit d'une direction sans élan d'Hervé Niquet, ce qui ne fait pas trop regretter l'absence de l'œuvre intégrale qu'il a pourtant gravée. Florian Noack est impeccable dans les pages de jeunesse, Cédric Tiberghien superbement accompagné par François-Xavier Roth (également convaincant dans les deux poèmes symphonies) dans Les Djinns et les Variations symphoniques tandis que la Symphonie et le rarissime « ce qu'on entend sur la montagne » sous la baguette de Christian Arming révèlent toutes leurs richesses. Saluons la difficile mais splendide Psyché sous la baguette de Gergely Madaras, à qui l'on doit aussi la révélation de la première version de Rédemption. L'ensemble est indispensable et mériterait d'être complété par les oratorios, y compris les grandioses Béatitudes et l'œuvre d'orgue (il est vrai très bien documentée par ailleurs) pour rappeler quel immense compositeur fut César Franck.
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César Franck (1822-1890 ), la musique de chambre : Grand trio en ut mineur ; 3 trios concertants opus 1 ; Quatrième trio concertant opus 2 ; Andantino quietoso pour violon et piano opus 6 ; Solo de piano avec quintette à cordes opus 10 ; premier duo concertant pour violon sur des motifs de Gulistan de Dalayrac opus 14 ; morceau de lecture ; Quintette avec piano en fa mineur ; Sonate pour violon et piano en la majeur, et sa transcription pour violoncelle et piano ; Quatuor à cordes en ré majeur. Leon Blekh, violon ; Augustin Dumay, violon ; Anna Agafia Egholm, violon ; Lorenzo Gatto, violon ; Shuichi Okada, violon ; Miguel da Silva, alto ; Ari Evan, violoncelle ; Gary Hoffmann, violoncelle ; Stéphanie Huang, violoncelle ; Frank Braley, piano ; Alexandre Chenorkian, piano ; Jonathan Fournel, piano ; Salih Can Gevrek, piano ; Julien Libeer, piano ; Jean-Claude Vanden Eynden, piano ; Philippe Cormann, contrebasse
César Franck (1822-1890), l’œuvre d’orchestre : Variations brillantes sur un thème original ; Variations brillantes sur la ronde favorite de Gustave III de Daniel-François Auber ; Deuxième grand concerto en si mineur opus 11 ; Ce qu’on entend sur la montagne ; Morceau symphonique de Rédemption (deux versions) ; Les Éolides ; Ballet de l’hiver et du printemps de l’opéra Hulda ; Le Chasseur maudit ; Les Djinns ; Variations symphoniques ; Psyché ; Prélude, choral et fugue (orchestration Pierné) ; Symphonie en ré mineur. Florian Noack, piano ; Cédric Tiberghien, piano ; Chœur de Radio France (chef de chœur : Lionel Sow) ; Orchestre philharmonique royal de Liège, direction : Christian Arming, Pierre Bleuse, Gergely Maderas, Hervé Niquet, François-Xavier Roth
2 coffrets de 4 CD Fuga Libera. Enregistrés du 9 au 12 juin 2012, du 8 au 11 septembre 2021, en octobre 2018, en juillet 2009, du 4 au 8 juin 2012 dans la Salle philharmonique de Liège (œuvre d’orchestre) ; du 6 au 8 avril 2019, du 6 au 8 mars, du 10 au 11 mai, du 28 au 30 mai, du 17 au 18 juillet, le 20 juillet, du 6 au 8 décembre, le 12 décembre 2021, les 4 et 5 janvier 2022 à la Chapelle Reine Elisabeth et au studio 4 de Flagey, Bruxelles (musique de chambre). Notice en français et anglais. Durées : 5h 05 (coffret 1) et 4h 37 (coffret 2)
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