Private Song à l’Onde Théâtre : les chants sibyllins d’Alexandra Bachzetsis

Le 1 décembre 2022 par Jonathan Chanson

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Vélizy-Villacoublay. L’onde Théâtre. 27-XI-2022. Alexandra Bachzetsis : Private Song. Chorégraphie : Alexandra Bachzetsis. Collaboration recherche Rembetiko Culture : Alkistis Poulopoulou, Sotiris Vasiliou. Coordination éditoriale Private Song Book : Henriette Gallus. Greek edition Private Song Book : Sotiris Vasiliou. Scénario, assistant à la production : Peter Baur. Lumières et technique :Patrik Rimann. Avec : Alexandra Bachzetsis, Thibault Lac, Sotiris Vasiliou. Curateur : Paul B. Preciado. Dramaturgie : Tom Engels. Musique : Tobias Koch. Musiciens enregistrés : Avgerini Gatsi, Kostis Kostakis, Fotis Vergopoulos, Giannis Zarias. Coachingchant : Theodora Baka. Communication : Julia Born. Costumes : Cosima Gadient en collaboration avecYonatan Zohar. Son Jonas Hän

Vélizy-Villacoublay

Private Song, chorégraphié par la gréco-suisse Alexandra Bachzetsis, est l’histoire d’un trio amoureux, habité de désirs, de sensualité et de force animale, le tout habillé par la bienveillante présence de chants traditionnels grecs.

Le décor est sommaire : une chaise à jardin, deux à cour, aux pieds desquelles sont posés des accessoires ou des costumes. Sur le plateau, un immense damier composé de deux grandes surfaces rectangulaires de lino tantôt l’une sur l’autre, tantôt alignées, tantôt disposées en quinconce. Les performeurs se lancent dans un récit très hétérogène, fait de danses traditionnelles, de luttes voire de combats et de chants grecs. Seuls ou à deux, les moments chorégraphiques sont observés depuis les coulisses à vue. Il y a un jeu de regards et d’envies. Les danses se font voluptueuses, les voix détimbrées et suaves aguichent nonchalamment le public.

Les moments de lutte, probablement les passages chorégraphiques les plus intéressants, font écho à de semblables tentatives de combats dans le spectacle vivant, comme dans Bataille de Pierre Rigal par exemple. Mais ici, le corps à corps est torride, les corps s’enlacent et se respirent plus qu’ils ne se heurtent par animosité. Et toute la représentation se fait dans ces essais, comme si des haleurs tentaient d’attirer l’autre à soi, comme agirait une sirène sur les marins. Cependant, l’ensemble manque de cohérence dramaturgique. Si l’on peut se laisser porter par le fil décousu de ces moments de vie, on peut également se perdre dans une proposition sans doute trop éclatée pour fédérer.

L’engagement des interprètes, à force de présence volontairement désinvolte, toute en provocation, peut malheureusement laisser croire à un manque d’investissement. Et si les fils du jeu théâtral sans fioriture sont habillement tirés, si la créativité au service de ce moment tendre et malicieux bat son plein, il manque à ces Private Song une lisibilité, du lien entre les moments scéniques, un allant qui devrait traverser les corps.

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