Fuck me aux Abbesses : tout, tout, tout, vous saurez tout sur Marina Otero
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Paris. Théâtre des Abbesses. 3-XI-2022. Marina Otero : Fuck me. Dramaturgie et mise en scène : Marina Otero. Assistante à la mise en scène : Lucrecia Pierpaoli. Assistante à la chorégraphie : Lucía Giannoni. Conseil dramaturgique : Martín Flores Cárdenas. Lumières et scénographie : Adrián Grimozzi. Costumes : Uriel Cistaro. Montage numérique et musique originale : Julián Rodríguez Rona. Stylisme des costumes : Chu Riperto. Confection des costumes : Adriana Baldani. Artiste visuel : Javier Gonzales Tuñon. Régie générale en tournée : David Seldes, Facundo David. Avec Augusto Chiappe, Cristian Vega, Fred Raposo, Juan Francisco Lopez Bubica, Matías Rebossio, Miguel Valdivieso, Marino Otero
Marina Otero, est née à Buenos Aires. Adepte des performances underground, la performeuse explore avec Fuck me au Théâtre des Abbesses une dramaturgie de la présence et de l'absence et du vrai et du faux.
Le plateau est nu, les danseurs aussi. Marina Otero est assise à l'avant-scène à cour tandis que les cinq interprètes envahissent la scène, portant des genouillères. Ils joueront tous une des facettes de la chorégraphe, empêchée de danser par un accident l'ayant clouée à cette chaise dont elle ne se lèvera que pour difficilement rejoindre la scène pour un tableau. Du moins c'est ce que nous sommes amenés à croire. Car il est question du vrai et du faux tout au long de Fuck me : la vérité nue ne se cache pas toujours où on le croit. Les interprètes prennent des postures athlétiques et culturistes avant de revêtir les mouvements de Marina Otero, ceux de ses chorégraphies passées. En parallèle de ces interprétations testostéronées, des vidéos de danses de la chorégraphe, de ses galas d'enfance à ses derniers spectacles, sont projetées en fond de scène. Ce sont ces danses qui font la matière gestuelle du spectacle.
Il n'y a pas de véritable signature chorégraphique de Fuck Me, qui se situe davantage dans la catégorie des performances. Les reprises des danses ayant émaillé la vie de Marina Otero par ses dévoués interprètes créent un questionnement sensible sur la question de la présence scénique et de sa véracité. Qui danse ? Quels mouvements ? Une véritable danse palimpseste est ainsi présentée au regard un brin démuni du spectateur, où la danse sur le plateau répond à celles des archives des vidéos personnelles qui répondent à la présence scénique et au discours de la chorégraphe. Il y a des mots sur les gestes et de la danse sur la danse, le temps qui passe prend une épaisseur troublante dans cette double mise en abîme.
Fuck me déshabille les certitudes des spectateurs en proposant une réflexion dénudée sur le récit personnel et le mythe que chacun se construit. Le spectacle peine cependant à dépasser le cadre de la narration d'une vie touchante et bute vite sur les limites du dispositif documentaire ici convoqué. À force de vouloir montrer une vérité dévêtue, Fuck me tombe dans l'exercice de style performatif qui finit par ne plus tromper personne sur l'absence d'empreinte chorégraphique, à défaut de griffe autobiographique. La vitalité éthérée des danseurs et l'investissement fragile de Marina Otero font néanmoins de cette heure passée ensemble une agréable promenade dans une vie surprenante narrée au poil.
Crédits photographiques : © Diego Astarita et Mati Kedak
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Paris. Théâtre des Abbesses. 3-XI-2022. Marina Otero : Fuck me. Dramaturgie et mise en scène : Marina Otero. Assistante à la mise en scène : Lucrecia Pierpaoli. Assistante à la chorégraphie : Lucía Giannoni. Conseil dramaturgique : Martín Flores Cárdenas. Lumières et scénographie : Adrián Grimozzi. Costumes : Uriel Cistaro. Montage numérique et musique originale : Julián Rodríguez Rona. Stylisme des costumes : Chu Riperto. Confection des costumes : Adriana Baldani. Artiste visuel : Javier Gonzales Tuñon. Régie générale en tournée : David Seldes, Facundo David. Avec Augusto Chiappe, Cristian Vega, Fred Raposo, Juan Francisco Lopez Bubica, Matías Rebossio, Miguel Valdivieso, Marino Otero