Bouquet de mélodies polonaises avec Jakub Józef Orliński
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Henryk Czyż (1923-2003) : Pożegnania. Tadeusz Baird (1928-1981) : 4 Sonety miłosne. Karol Szymanowski (1882–1937) : Pieśni kurpiowskie op. 58 zeszyt 1. Paweł Łukaszewski (né en 1968) : 3 Pieśni (n° 1). Mieczysław Karłowicz (1876-1909) : extraits des 6 Pieśni op. 1 et des 10 Pieśni op. 3. Stanisław Moniuszko (1819-1872) : extraits des Śpiewnik domowy VII (n° 13) et III (n° 7). Jakub Józef Orliński, contre-ténor ; Michał Biel, piano. 1 CD Erato. Enregistré du 24 au 28 septembre 2021 à l’auditorium Nowa Miodowa de Varsovie. Notice de présentation en anglais, français et allemand. Durée : 57:14
EratoDans un programme thématique consacré à l'adieu, Jakub Józef Orliński et Michal Biel convient leur auditoire à la découverte de répertoires peu connus. Interprétation sobre et lumineuse au service de mélodies tour à tour joyeuses et mélancoliques.
C'est à un véritable panorama de mélodies polonaises des XIXᵉ et XXᵉ siècles que nous invite le contreténor Jakub Józef Orliński, interprète davantage connu pour son engagement dans le répertoire baroque que dans le lied avec piano. De Stanisław Moniuszko, qui serait presque le contemporain de Schumann, à Paweł Łukaszewski, né en 1968, ce sont en effet deux siècles de musique polonaise qui sont couverts par ce fort intéressant CD, qui permettra à l'auditeur de faire plusieurs belles découvertes. Au classicisme du premier, donné en fin d'album, font donc écho les dissonances et les sonorités postmodernes du second, même si ces deux compositeurs ne constituent pas la pièce de résistance du programme. D'autres albums pourraient venir dans les années à venir, tant ce répertoire semble receler de richesses.
Sans doute est-ce la sélection consacrée à Tadeusz Baird (1928-1981) qui convient le mieux à la sensibilité d'Orliński. Pour ces Quatre Sonnets d'amour d'après Shakespeare, le compositeur trouve des rythmes et des accents qui pourraient évoquer une écriture musicale ancienne, réalisant un heureux compromis entre classicisme et modernité. Chanteur et pianiste se prêtent à ces variations de climat allant de la déchirure à l'allégresse, de la légèreté à l'introspection quasi religieuse. Le cycle initial de Henryk Czyż, consacré à la thématique des adieux, introduit dans l'album une dimension tragique qui constitue un des fils conducteurs du programme. Le tragique est en tout cas la tonalité majeure des Chants de Kurpie de Karol Szymanowski, dont l'écriture relativement austère permet à notre chanteur de proposer une gamme de couleurs à laquelle il ne nous a pas toujours habitués dans les répertoires qu'il fréquente généralement. La partie la plus romantique du programme est constituée d'une sélection de douze mélodies du compositeur Mieczysław Karłowicz, laquelle marque un retour à la musique tonale et au chant populaire traditionnel : une sorte de Hugo Wolf polonais, aurait-on envie de dire, qui rend l'écoute du CD un peu plus accessible et moins hermétique.
Dans toutes ces pièces Jakub Józef Orliński et Michał Biel affichent une belle complicité, manifestement nourrie par une longue pratique de l'exercice du concert. Les couleurs dorées de la voix du chanteur, d'une rare homogénéité pour cette catégorie vocale, trouvent leur écho dans le jeu engagé et dense du pianiste, bien plus qu'un simple accompagnement, qui propose une véritable lecture instrumentale à part entière. Une réussite à laquelle, vu la spécialité connue du chanteur, on ne s'attendait pas forcément.
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Henryk Czyż (1923-2003) : Pożegnania. Tadeusz Baird (1928-1981) : 4 Sonety miłosne. Karol Szymanowski (1882–1937) : Pieśni kurpiowskie op. 58 zeszyt 1. Paweł Łukaszewski (né en 1968) : 3 Pieśni (n° 1). Mieczysław Karłowicz (1876-1909) : extraits des 6 Pieśni op. 1 et des 10 Pieśni op. 3. Stanisław Moniuszko (1819-1872) : extraits des Śpiewnik domowy VII (n° 13) et III (n° 7). Jakub Józef Orliński, contre-ténor ; Michał Biel, piano. 1 CD Erato. Enregistré du 24 au 28 septembre 2021 à l’auditorium Nowa Miodowa de Varsovie. Notice de présentation en anglais, français et allemand. Durée : 57:14
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