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Paris. Théâtre des Champs-Élysées. 12-X-2022. Dans le cadre de TranscenDanses. Giselle. Direction et chorégraphie : Akram Khan. conception visuelle et costumes : Tim Yip. Composition et conception sonore d’après la trame originale d’Adolphe Adam : Vincenzo Lamagna. Lumières : Mark Henderson. Dramaturgie : Ruth Little. Orchestration sonore : Gavin Sutherland. Danseurs : Tamara Rojo, Isaac Hernández (12 et 14 octobre), Erina Takahashi, James Streeter (13 octobre), Fernanda Oliveira, Aitor Arrieta (15 octobre), English National Ballet
Akram Khan présente au Théâtre des Champs-Élysées sa Giselle revisitée, entre danse classique indienne et inspirations contemporaines, créée en 2016 pour l'incroyable English National Ballet, et transcende le mythe par une réinterprétation magistrale.
Le plateau est nu. Un immense mur en fond de scène fait office de décor. Accueillant les pleurs de femmes à l'abandon, il se meut en une rotation horizontale à la manière d'un périacte contemporain. La vaste scène du Théâtre des Champs-Elysées voit ainsi se déployer la danse d'Akram Khan, qui fait clairement consensus ce soir-là. La danse indienne, le Kathak, se fond dans les traditions occidentales. Akram Khan affiche de fait un parcours éclectique, commencé très jeune en tant qu'interprète pour Peter Brook. Passé par de nombreuses écoles, notamment la renommée P.A.R.T.S. d'Anne Teresa de Keersmaeker, Akram Khan connait un immense succès au tournant des années 2000, tant dans des pièces intimes comme Desh, solo dédié à son père vu au Théâtre de la Ville en 2012, que dans des réalisations monumentales et grand public, comme la chorégraphie des Jeux Olympiques de Londres. Il collabore avec les plus grands, de Kylie Minogue à Sidi Larbi Cherkaoui, fer de lance des Ballets C de la B.
Avec sa relecture du Giselle composé il y plus d'un siècle par Adolphe Adam, Akram Khan orchestre de manière remarquable moments choraux et duos enflammés et sensuels. La mort, incarnée par les Willis, spectres accompagnants Giselle dans l'au-delà, se joue sur des pointes et prolonge les bras virtuoses par de fins bâtons, faucilles fatales ou rames de la barque de Charon. Les moments de groupes, énergiques et fluides, éblouissent par leurs structures originales et envoûtantes. Le tout est sculpté par les délicates lumières de Mark Henderson et soutenu par l'ample composition sonore de Vincenzo Lamagna. Le spectateur ressort ébloui, moins par la relecture littérale de la fable originale que par une danse aux multiples sources. Le ballet s'illumine de frappes de pieds, de spirales de bras, de portés aériens, de virevoltantes lumières caressant les costumes de Tim Yip, de trouvailles chorégraphiques qui enchantent et transportent tout au long des deux heures du spectacle.
Ce premier passage dans la capitale, dans le cadre de TranscenDanses, de cette version revisitée du ballet romantique, marque également les adieux à la scène de Tamara Rojo, Giselle gracieuse et voluptueuse, directrice artistique de l'English National Ballet pendant dix ans et qui rejoindra prochainement le San Francisco Ballet. Elle est sensationnelle, notamment dans un dernier tableau émouvant et épuré. Akram Khan réussit un coup de maître, qui séduit sans conteste et très largement le public depuis 8 ans, de Manchester à Chicago, en passant par Luxembourg, grâce à un geste exigeant et moderne qui fait déjà date.
Ce soir, la salle debout ovationne le ballet du chorégraphe londonien.
Crédits photographiques : © Laurent Liotardo
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Paris. Théâtre des Champs-Élysées. 12-X-2022. Dans le cadre de TranscenDanses. Giselle. Direction et chorégraphie : Akram Khan. conception visuelle et costumes : Tim Yip. Composition et conception sonore d’après la trame originale d’Adolphe Adam : Vincenzo Lamagna. Lumières : Mark Henderson. Dramaturgie : Ruth Little. Orchestration sonore : Gavin Sutherland. Danseurs : Tamara Rojo, Isaac Hernández (12 et 14 octobre), Erina Takahashi, James Streeter (13 octobre), Fernanda Oliveira, Aitor Arrieta (15 octobre), English National Ballet