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Soirée d’exception avec Alexandre Kantorow à la Roque d’Anthéron

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La Roque d’Anthéron. Auditorium du Parc. 05-VIII-2022. Piotr Ilitch Tchaikovski (1840-1893) : Concerto pour piano et orchestre n°2 en sol majeur, op. 44. Franz Liszt (1811-1886) : Concerto pour piano et orchestre n°2 en la majeur. Alexandre Kantorow, piano. Sinfonia Varsovia, direction : Aziz Shokhakimov

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Parmi les plus attendus de l'été, le concert porté à La Roque d'Anthéron par tient plus que ses promesses dans les deux concertos interprétés, également dynamisés par la direction énergique d'. Trois bis achèvent ce grand soir sous les mains d'un pianiste exceptionnel !

A La Roque d'Anthéron où le piano est maître, se démarquent parmi les récitals quelques concerts concertants, comme ce premier soir avec le , où le déjà passionnant trouve pour partenaire , avant d'accompagner Adam Laloum le lendemain.

Piano oblige, cet instrument reste présent pour les deux pièces du programme, avec d'abord le rare Concerto n°2 en sol majeur op. 44 de Tchaïkovski, déjà choisi en 2019 par le pianiste, en finale du Concours dont le Grand Prix a fait exploser la carrière. L'introduction permet au chef d'exposer les cordes charnues de l'orchestre, avant de laisser s'exprimer un artiste dont le toucher d'exception se révèle dès la première phrase. Ce développement de l'Allegro brillante fait ressortir une vive cadence, puis à nouveau l'ensemble orchestral, dont les bois se montrent très bien adaptés aux sonorités de la partition russe. Seuls les cuivres présentent quelques lourdeurs, mis en défaut par leur placement en fond d'auditorium, dans une acoustique extérieure mieux adaptée au piano qu'à l'orchestre.

Avec l'arrivée de la nuit se taisent les cigales, silencieuses pour un Andante non troppo dans lequel le premier violon Adam Siebers a échangé sa place avec le second premier violon, sans doute pour mieux voir derrière le piano le premier violoncelle, avec lequel il doit dialoguer à plusieurs reprises. Chaleureusement remerciés par Kantorow aux saluts, les deux instrumentistes portent superbement les phrases ensuite développées avec encore plus d'émotion au clavier par la magie du doigté, autant que par un appui toujours parfaitement mesuré des pédales. Puis l'Allegro con fuoco et son court thème très efficace redynamisent l'ensemble, décuplé par la battue énergique du chef, toujours soucieux d'accompagner au plus juste le discours du soliste.

Une courte pause pendant laquelle le public est prié de ne pas bouger laisse le temps à tous de se reconcentrer, avant de retrouver dès le retour des artistes en scène la même fougue et la même ferveur, cette fois pour le Concerto pour piano n°2 de Liszt, déjà joué par Kantorow et Shokhakimov au Lisztomanias de Châteauroux l'année passée. Là encore bien développée par les cordes du , l'œuvre met en avant les violoncelles et tout particulièrement le premier, Marcel Markowski, encore plus sollicité que dans l'ouvrage précédent par un long solo. Enchaînés, les six mouvements permettent un peu plus de découvrir la palette de jeu de Kantorow, toujours souple et parfois d'une énergie canalisée, qu'il laisse à d'autres instants totalement exploser, à l'exemple de son interprétation de la partie Marziale un poco meno allegro, puis de l'Allegro animato conclusif, emportés avec la même vigueur par .

Une telle prestation en aurait éreinté plus d'un, mais la force contrôlée d' lui laisse sans le moindre signe de fatigue la vitalité pour proposer trois bis ! Le premier est un parfait hommage à Nelson Freire, dont le film biographique était projeté toute la semaine par le festival, puisqu'il s'agit de La Mort d'Orphée de Gluck dans l'arrangement de Sgambati, l'une des pièces favorites du pianiste brésilien. Liszt revient ensuite avec un Sonnet de Pétrarque d'une superbe dextérité, puis le Finale de L'Oiseau de Feu de Stravinsky, dans la transcription d'Agosti, clôt définitivement cette exceptionnelle soirée, longuement applaudie par le public d'un amphithéâtre aux deux mille places totalement comblées, que personne n'a souhaité quitter jusqu'à la dernière note.

Crédits Photographiques : © Valentine Chauvin / La Roque d'Anthéron

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La Roque d’Anthéron. Auditorium du Parc. 05-VIII-2022. Piotr Ilitch Tchaikovski (1840-1893) : Concerto pour piano et orchestre n°2 en sol majeur, op. 44. Franz Liszt (1811-1886) : Concerto pour piano et orchestre n°2 en la majeur. Alexandre Kantorow, piano. Sinfonia Varsovia, direction : Aziz Shokhakimov

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