Enseigner, diriger, composer : le métier de maître de musique sous l’Ancien Régime
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Textes réunis par Bernard Dompnier et Jean Duron. Le métier du maître de musique d’Eglise (XVIIème-XVIIIème siècles) activités, sociologie, carrières. Éditions Brepols. 424 p. 68,58 euros. Décembre 2020
Un colloque s'est tenu en novembre 2017 sous l'égide du Centre de Musique Baroque de Versailles pour mieux cerner la figure centrale du maître de musique d'Église. Au carrefour de l'histoire et de la musicologie, ce livre se fait l'écho de l'avancée des recherches sur ce vaste sujet.
On sait l'importance des maîtrises dans la vie musicale d'Ancien Régime en France : véritables pépinières de talents, c'est là qu'étaient formés les musiciens à une époque où les conservatoires n'existaient pas. Nombreux sont les grands musiciens français qui ont commencé leur carrière par un poste de maître de musique : Moulinié, Bouzignac, Bernier, Gilles, Brossard, Campra, Mondonville et tant d'autres… Depuis la Chapelle du roi jusqu'aux petites églises rurales, le métier de maître de musique recouvre des réalités très diverses. Mais que ce soit dans le cadre des maîtrises de cathédrales ou dans celui des églises plus modestes, la responsabilité de la charge est toujours triple : instruire les enfants de chœur, diriger la musique liturgique et composer le répertoire. En effet, en plus de ses fonctions strictement musicales, le maître doit pourvoir à l'éducation morale et à la formation musicale des enfants qui lui sont confiés. Dans tous les cas, le maître de musique est soumis à l'autorité du chapitre, et cela ne se passe pas toujours sans heurts. De très nombreux cas particuliers s'appuyant sur les documents d'époque sont évoqués dans l'ouvrage, mais les archives sont plus nombreuses pour le XVIIIᵉ siècle que pour le siècle précédent. Une incursion est faite aussi à l'étranger à titre de comparaison (Rome, Sicile et Liège).
Dans cet ouvrage collectif publié sous la direction de Bernard Dompnier et Jean Duron, on découvre donc un panorama bien illustré de l'organisation de la musique religieuse aux XVIIᵉ et XVIIIᵉ siècles, à travers la figure centrale du maître de musique. Une première partie présente la diversité de ce métier, selon qu'il s'exerce à la Chapelle du roi, à Paris, dans les cathédrales ou les petites églises rurales. Une deuxième partie décrit les étapes d'une carrière de musicien d'église dans un contexte plus sociologique, à partir de portraits souvent hauts en couleurs. En troisième lieu, les contributeurs s'attachent à resituer le rôle des maîtres de musique dans la vie culturelle locale, avec de nombreuses passerelles entre l'église et le concert public. La quatrième section examine les problématiques d'édition et de diffusion de la musique religieuse. Enfin, la dernière partie se penche sur les méthodes d'enseignement musical, basées sur l'apprentissage du plain-chant. En s'appuyant sur l'étude de très nombreux documents de l'époque, cette approche globale du métier de maître de musique nous offre ainsi une synthèse sur les pratiques musicales au sein de l'Eglise gallicane. Il resterait à faire la même étude sur le métier d'organiste, cet autre « homme-clé » des cérémonies religieuses.
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Textes réunis par Bernard Dompnier et Jean Duron. Le métier du maître de musique d’Eglise (XVIIème-XVIIIème siècles) activités, sociologie, carrières. Éditions Brepols. 424 p. 68,58 euros. Décembre 2020
Éditions Brepols