Louis Langrée célèbre la musique française à la Seine Musicale
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Boulogne-Billancourt. La Seine Musicale. 4-II-2022. Georges Bizet (1838-1875) : L’Arlésienne, suite d’orchestre ; Carmen, suite d’orchestre ; Camille Saint-Saëns (1835-1921) : Concerto n° 3 en si mineur op. 61 ; Introduction et Rondo capriccioso en la mineur op. 28. Alexandra Conunova, violon. Orchestre des Champs-Elysées, direction, Louis Langrée
A la tête de l'Orchestre des Champs-Elysées, Louis Langrée propose un programme de musique française convoquant Georges Bizet et Camille Saint-Saëns avec la violoniste Alexandra Conunova.
A l'instar de nombreuses autres salles, La Seine Musicale a connu depuis de longs mois un demi sommeil lié à la pandémie. Le concert donné ce soir par l'Orchestre des Champs-Elysées dirigé par son directeur Louis Langrée dans un programme français voit le retour tant espéré d'un public nombreux et le début probable d'une embellie…
Très connue mais rarement jouée en concert, la suite orchestrale de l'Arlésienne (1872) ouvre le concert sur la célèbre « Marche des Rois » menée de façon un peu rustique par Louis Langrée avant que le phrasé ne s'assouplisse et se nuance dans les mouvements suivants mettant en avant une phalange parisienne dévouée et réactive. On appréciera tout particulièrement le long et surprenant solo de Sylvain Malézieux au saxophone alto émergeant d'une orchestration pléthorique qui fait intervenir tous les pupitres (violon solo, cordes, cors, clarinette et harpe) impeccablement mis en place.
Mieux servie ce soir par le Concerto pour violon et orchestre n° 3 de Camille Saint-Saëns (1880) que par le fade Concerto n° 1 de Bartók donné tout récemment à la Philharmonie de Paris, Alexandra Conunova entame l'Allegro initial avec beaucoup d'autorité et de sensibilité. On y admire la superbe sonorité du violon Giovanni Battista Guadagnini (1785) autant que la virtuosité brillante pleine de ferveur de l'interprétation, soutenue par un accompagnement orchestral irréprochable, complice, souple et équilibré. L'Andantino suivant, sorte de lied, fait la part belle, une fois encore, à un violon méditatif dont on savoure le legato et la profondeur d'intonation dans un dialogue aux allures pastorales avec le hautbois et la petite harmonie, tandis que l'Allegro final laisse libre cours à une virtuosité débridée toute imprégnée d'urgence (contrebasses et cuivres).
Dédié comme le concerto précédent au violoniste virtuose Pablo de Sarasate, Introduction et Rondo capriccioso (1863) poursuit dans la même veine alliant virtuosité et accents hispaniques. La Sonate n° 2 d'Eugène Ysaÿe, donnée en « bis » conclut cette superbe prestation d'Alexandra Conunova. Une violoniste à suivre assurément.
Le mot de la fin reste à Louis Langrée avec la Suite de Carmen. Alliant sa casquette de chef lyrique et celle de chef symphonique, il donne à cette suite orchestrale une interprétation fougueuse et pleine de relief, très narrative et haute en couleurs, en choisissant librement les extraits de l'opéra éponyme dans une succession jubilatoire de « tubes » orchestraux à la tête d'un Orchestre des Champs-Elysées superlatif dont une mention particulière à la trompette solo d' Alain De Rudder.
Crédit photographique : Louis Langrée © A.J. Waltz
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Boulogne-Billancourt. La Seine Musicale. 4-II-2022. Georges Bizet (1838-1875) : L’Arlésienne, suite d’orchestre ; Carmen, suite d’orchestre ; Camille Saint-Saëns (1835-1921) : Concerto n° 3 en si mineur op. 61 ; Introduction et Rondo capriccioso en la mineur op. 28. Alexandra Conunova, violon. Orchestre des Champs-Elysées, direction, Louis Langrée