Première femme compositeur élue à l'Académie des Beaux-Arts, Édith Canat de Chizy a rendu hommage à ses prédécesseurs le 7 décembre dans un « concert d'un fauteuil », un cycle initié par Laurent Petitgirard (compositeur, chef d'orchestre et secrétaire perpétuel de la compagnie) dans l'esprit de l'Institut de France à la fois témoin du passé, du présent et du futur. Pas moins de huit compositeurs (dont l'Histoire a retenu, ou pas, le nom) se sont succédés sur ce même siège n° 6 : chronologiquement, Jean-François Lesueur, Michel Carafa, François Bazin, Jules Massenet, Gustave Charpentier, Louis Aubert, Tony Aubin et Daniel-Lesur.
L'Ensemble Orchestral Contemporain (EOC) dirigé par son chef Bruno Mantovani, lui-même académicien, était sur le plateau de l'Auditorium André et Liliane Bettencourt pour honorer chacun des compositeurs à travers une pièce de son catalogue, du solo pour piano aux formations de chambre et autres transcriptions pour ensemble effectuées par les musiciens de l'EOC. Parmi les perles de cette soirée, retenons la Marche du sacre de Napoléon 1er (dont on fête le 200e anniversaire de la mort) de Jean-François Lesueur (le professeur d'Hector Berlioz), ou encore cette page au souffle dramatique de Gustave Charpentier intitulée Les cimes et la très belle Pastorale de Daniel-Lesur.
La soirée s'est achevée avec le Concerto pour alto et ensemble Outrenoir (2021) d'Édith Canat de Chizy donné en création parisienne et invitant au côté de l'EOC le soliste Patrick Oriol. C'est la peinture, une fois encore, celle de Pierre Soulages, qui anime l'écriture de la compositrice. À l'instar du plasticien, elle part en quête de la lumière à travers l'alchimie des timbres et les ressorts virtuoses de l'orchestration alliant subtilités sonores et frénésie du mouvement.