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L’Italiana in Londra de Cimarosa à l’Oper Frankfurt

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Francfort. Oper Frankfurt. 30-X-2021. Domenico Cimarosa (1749-1801) : L’Italiana in Londra, Intermezzo en musique en deux parties, sur un livret de Giuseppe Petrosellini. Mise en scène : R. B. Schlather. Décors : Paul Steinberg. Costumes : Doey Lüthi. Lumières : Joachim Klein. Dramaturgie : Mareike Wink. Avec : Angela Vallone, Livia ; Bianca Tognocchi, Madama Brillante ; Theo Lebow, Sumers ; Iurii Samoilov, Milord Arespingh ; Gordon Bintner, Don Polidoro. Frankfurter Opern- und Museumorchester, direction : Leo Hussain

D'un dynamisme toujours intact, l'Oper Frankfurt reprend cette saison avec un rare Intermezzo de Cimarosa, L'Italiana in Londra, porté par la truculence d'une distribution maison et par la direction vivifiée de .

Créé en 1778, soit quatorze ans avant ll Matrimonio segreto, L'Italiana in Londra est le premier triomphe de Cimarosa, écrit en tant qu'Intermezzo pour le Teatro Valle de Rome et repris dès l'année suivante à La Scala, à La Fenice, puis un peu partout en Europe. D'un style courant à Rome pour s'accorder aux petits moyens du Teatro Valle, ce type d'opéra, dont Ciramosa a composé une dizaine de titres, ressemble au buffa, mais en seulement deux parties et avec un nombre de protagonistes extrêmement réduit.

Ainsi, le style présente déjà tout ce qui se trouve dans l'air de la période classique chez les grands compositeurs, Cimarosa et Paisiello en tête, sans atteindre le génie de Mozart ni celui à venir de Rossini. Loin de l'ouvrage exotique de ce dernier, L'Italiana in Londra sur un livret de Giuseppe Petrosellini n'utilise les nationalités que pour développer le côté comique et se moquer un peu plus des personnages, du Lord anglais Arespingh au dragueur napolitain Don Polidoro, en passant par le négociant hollandais Sumers, tous plus bêtes les uns que les autres dès qu'entrent en scène la tenancière Madama Brillante et plus encore la jolie Livia, génoise prétendument marseillaise.

Pour s'accorder à la comédie, la mise en scène de R.B Schalter ne cherche pas d'époque précise et Paul Steinberg propose alors des décors dont les dessins font vaguement penser aux années 1960, tandis que les costumes flashy de Doey Lüthi caricaturent chaque intervenant. La dramaturgie de Mareike Wink s'intègre dans ce contexte pour apporter de la drôlerie dès que possible, notamment dans les gestes grossiers du frétillant Don Polidoro, ridicule lorsqu'il pense s'être rendu invisible grâce à une pierre magique, l'Héliotrope, tiré du Décaméron.

Tous de la troupe, les cinq chanteurs présents offrent une parfaite truculence en plus d'un niveau musical de grande qualité, tout juste limités dans le suraigu et des notes contre parfois tentées, au risque d'être détimbrées. campe une belle Livia, très lyrique dès son air d'entrée, accrochée en haut du mur et drapée aux couleurs de l'Angleterre. est annoncée malade pour Madama Brillante mais tient avec vaillance son rôle de tenancière, tandis qu'on s'amuse à chaque intervention du fringuant Don Polidoro de Gordon Bintner, bien épaulé par le beau médium du Sumers de et par la ligne ample du Lord Arespingh de .

Sans chœur, l'intermezzo bénéficie d'un soutien orchestral toujours vif sous la battue dynamique de , qui parvient à rendre le Frankfurter Opern- und Museumorchester presque léger, tout en tenant également les récitatifs au pianoforte. Très bien fait, cet ouvrage qui ne nécessite qu'une vingtaine de musiciens et cinq chanteurs mériterait comme d'autres de Cimarosa de retrouver plus souvent les scènes.

Crédits photographiques : © Monika Rittershaus

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Francfort. Oper Frankfurt. 30-X-2021. Domenico Cimarosa (1749-1801) : L’Italiana in Londra, Intermezzo en musique en deux parties, sur un livret de Giuseppe Petrosellini. Mise en scène : R. B. Schlather. Décors : Paul Steinberg. Costumes : Doey Lüthi. Lumières : Joachim Klein. Dramaturgie : Mareike Wink. Avec : Angela Vallone, Livia ; Bianca Tognocchi, Madama Brillante ; Theo Lebow, Sumers ; Iurii Samoilov, Milord Arespingh ; Gordon Bintner, Don Polidoro. Frankfurter Opern- und Museumorchester, direction : Leo Hussain

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